Menu
Libération
Médias

Geoffroy Lejeune attaque «Valeurs actuelles» aux prud’hommes

Directeur de la rédaction de Valeurs actuelles depuis 2016, Geoffroy Lejeune s’était fait virer en juin 2023 après plusieurs mois de conflit avec le propriétaire du journal d’extrême droite, Valmonde.
Geoffroy Lejeune à Paris, en octobre 2021. (Alain Jocard/AFP)
publié le 18 septembre 2024 à 15h37

Deux ex se retrouvent au tribunal. L’actuel directeur du Journal du dimanche (JDD), Geoffroy Lejeune, a attaqué aux prud’hommes son ancien employeur, Valeurs actuelles, ce lundi 18 septembre, pour contester son licenciement en juin 2023. Renvoyé de son poste de directeur de la rédaction en juin 2023, sur fond de conflit avec l’actionnaire principale Valmonde, Geoffroy Lejeune dénonce, par la voix de son avocat, une «atteinte patente» à «la liberté de la presse et l’indépendance des médias» et demande «une indemnisation du préjudice». Le groupe Valmonde et son avocate n’ont pas souhaité commenter.

Selon l’avocat de l’ancien directeur de la rédaction, le propriétaire est intervenu «dans un contexte de tension manifeste» entre lui et Valmonde, qui «cherchait un prétexte» pour l’écarter. En cause notamment, l’opposition de Geoffroy Lejeune à la participation du nouveau président de Valmonde à une réunion rédactionnelle fin mai 2023. Une situation qu’il «assume clairement», dénonçant une «violation des usages de la presse». Il pointe notamment le fait qu’un représentant de l’actionnaire d’un média n’assiste pas à une réunion rédactionnelle est «une garantie de la liberté de la presse et de son corollaire, l’indépendance des médias». En revanche, il «conteste fermement» avoir tenu des propos injurieux lors de cet incident, affirme son avocat.

Dans la foulée de son renvoi, il avait été nommé directeur de la rédaction JDD, à la surprise générale, provoquant une grève inédite puis des départs massifs au sein de la rédaction du JDD. Les grévistes dénonçaient une extrême droitisation de la ligne du journal, voyant dans la nomination de Geoffroy Lejeune la main du milliardaire ultra-conservateur Vincent Bolloré. Le groupe de ce dernier, Vivendi, était alors en train d’absorber Lagardère, propriétaire du JDD. La situation avait alors provoqué un vaste débat sur l’indépendance des rédactions, dont ont découlé les Etats généraux de l’information, qui a rendu ses conclusions la semaine dernière.