Menu
Libération
Billet

Geoffroy Lejeune viré de «Valeurs actuelles»: difficile de s’indigner

Article réservé aux abonnés
Débarquer un directeur de journal condamné pour injure raciste n’a rien d’anormal d’un point de vue démocratique. Même si la décision obéit aussi à des causes beaucoup moins nobles.
Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de «Valeurs actuelles», au palais de justice de Paris le 23 juin 2021. (Karim Ait Adjedjou/ABACA)
publié le 5 juin 2023 à 16h51

Geoffroy Lejeune est tout près de la sortie à Valeurs actuelles. Le directeur de l’hebdomadaire d’extrême droite, celui qui voit du wokisme partout, a été mis à pied par le propriétaire, le sulfureux industriel Iskandar Safa, au lendemain d’une dispute avec son supérieur, selon le récit du Monde. Doit-on considérer cette information comme une nouvelle atteinte à la liberté de la presse, cet éternel joujou idéologique de milliardaires en mal de sentiment de toute-puissance ? Certains envisagent drôlement cette idée, considérant que l’éviction du journaliste zemmourien serait un autre mauvais coup porté à l’indépendance de la profession. Soit la reprise en main d’une rédaction dévouée à son patron éditorial.

Cadre de l’acceptable démocratique dépassé

Dans d’autres situations, l’argument vaudrait à coup sûr. Mais le sujet du traitement des directeurs et directrices de journaux par leurs proprié