L’appel est international. De l’Egypte à la Mongolie en passant par l’Inde et la Gambie, 116 dirigeants de médias, dont Libé, à travers 42 pays réunis par Reporters sans frontières (RSF) exigent la libération du magnat de la presse Jimmy Lai. Détenu à Hongkong depuis 2020, il risque la prison à vie. «Nous sommes convaincus qu’il a été ciblé pour avoir publié un journalisme indépendant et nous condamnons toutes les charges retenues contre lui. Nous appelons à sa libération immédiate», assurent les signataires dans la déclaration parue ce mardi.
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Agé de 75 ans, Jimmy Lai est un emblème de la liberté de la presse. Fondateur du journal critique du pouvoir chinois Apple Daily, il a entre autres été condamné pour avoir participé en 2021 à des manifestations pro-démocratie «non autorisées» ainsi que pour des allégations de fraudes.
A partir du 25 septembre, il devra de nouveau être jugé pour «collusion avec des forces étrangères», une infraction à la drastique loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin qui est passible de la prison à perpétuité.
28 journalistes ciblés
Le New York Times aux Etats-Unis, le Guardian au Royaume-Uni, Die Welt en Allemagne… «Nous avons rassemblé ces voix puissantes pour montrer que la communauté des médias internationaux ne tolérera pas que l’on s’en prenne à l’un de ses confrères», prévient le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, tout en appelant à l’abandon des poursuites contre 28 journalistes également ciblés par la loi sécurité nationale à Hongkong.
Autre exigence de la déclaration : la réouverture de l’Apple Daily. Mi-2021, le journal avait été contraint de baisser le rideau après un gel de ses fonds et l’arrestation de certains de ses cadres et de son fondateur. «Le droit universel à la liberté de la presse doit être protégé pour les habitants de Hongkong et pour les habitants du monde entier», conclut la déclaration.