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Régulation numérique

IA : les éditeurs de presse d’information français s’organisent contre les robots pilleurs de contenu

Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
L’Alliance de la presse d’information générale, dont «Libération» est membre, annonce que les éditeurs de presse vont «mettre en place les mécanismes de réserve légale» pour empêcher les robots explorateurs du Web d’accéder à leurs contenus sans contrepartie.
A la rédaction de «Libération», le 21 mars. (Stephane de Sakutin/AFP)
publié le 26 septembre 2023 à 18h42

Fini l’accès libre pour OpenAI, Google et consorts sur les sites d’information ? Réunies au sein de l’Alliance de la presse d’information générale, près de 300 entreprises de presse (dont Libération) ont annoncé ce mardi 26 septembre leur volonté de «mettre en place les mécanismes de réserve légale» pour empêcher les robots explorateurs du Web (crawlers, en anglais) des entreprises de l’intelligence artificielle (IA) d’utiliser leurs contenus sans contrepartie. Rappelant que les publications de presse sont protégées par les droits de la propriété intellectuelle, le communiqué de l’Alliance de la presse déplore que les entreprises d’IA utilisent leurs articles «sans aucun partage de la valeur». «Face à cette réalité, il est essentiel que les éditeurs de presse défendent leurs droits et préservent l’avenir de leur modèle économique et du financement du journalisme», pointe l’organisation.

Car à la manière des robots d’indexation des moteurs de recherche, les entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle ont développé des robots crawlers qui sillonnent et siphonnent toutes les données présentes sur Internet pour les faire ingurgiter et synthétiser par leurs outils d’IA générative (ChatGPT pour OpenAi, Bard pour Google, Llama pour Meta). Ainsi, elles perfectionnent et augmentent les connaissances de leurs systèmes, sans verser la moindre compensation financière aux producteurs des ressources originales.

Pour l’Alliance de la presse, l’utilisation par les journaux de la réserve légale doit permettre de «redonner aux éditeurs le contrôle sur l’utilisation de leurs publications» et «est une condition préalable et nécessaire à l’ouverture de négociations avec les fournisseurs de services d’intelligence artificielle».

Début août, alors qu’OpenAi venait d’annoncer le lancement de son crawler maison, GBTBot, Reporters sans frontières avait conseillé aux médias français de «configurer leurs sites» pour empêcher l’entreprise américaine «de récolter leurs contenus gratuitement». L’association ajoutait dans son tweet : «Les médias doivent être rétribués pour leur travail d’intérêt général dont les mastodontes de la tech voudraient tirer profit à bons comptes.»