En 2022, la BBC fêtait son premier centenaire, en plein doute sur son avenir. Même si 20 millions de téléspectateurs avaient suivi sur BBC One (l’équivalent public de TF1) l’enterrement de la reine Elizabeth II, preuve de la place centrale de «tantine Beeb» dans la vie des Britanniques, une série d’attaques politiques et de scandales sont venus ternir l’image du groupe, pénalisé par une cure d’austérité et des réductions d’effectifs ces dernières années.
La BBC, ce sont 21 000 salariés, une quinzaine de chaînes télé (huit nationales et sept régionales), des dizaines de radios (dix nationales, sept régionales et 39 locales) et des médias en ligne, sans oublier le service international, BBC World Service, outil clé du soft power britannique à l’international. Mais en dix ans, son budget a baissé de 30 %, sous l’effet des coupes budgétaires décidées par la majorité conservatrice. Elle vient aussi de subir deux ans de gel de la redevance qui la finance aux deux tiers, entraînant un plan d’économies d’environ 10 % et la suppression de 1 800 postes et de plus de mille heures de contenus, a récemment déploré son dirigeant Tim Davie. «C’est particulièrement problématique alors que des comptes solides j’avais et la capacité à déployer du capital de manière stratégique sont essentiels si on veut