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Libération
Disparition

La classe politique rend hommage à Elkabbach, journaliste «pugnace» et «infatigable»

Les politiques de tous bords se sont émus de la mort d’Elkabbach sur les réseaux sociaux. Le journaliste suivait de près les remous de la cinquième République.
Jean-Pierre El Kabbach sur le plateau de "Dimanche 20H10", le 1 avril 1991. (Raphael Gaillard/GAMMA-RAPHO)
publié le 4 octobre 2023 à 8h51

Un intervieweur «pugnace» et «infatigable» qui aura marqué son époque. La classe politique rend hommage au journaliste Jean-Pierre Elkabbach, mort à l’âge de 86 ans mardi 3 octobre. «Passionné de politique, boulimique d’information, intervieweur pugnace et sans concession, directeur de médias exigeant et visionnaire, Jean-Pierre Elkabbach a marqué de son empreinte toute une génération», a déclaré sur la plateforme X l’ancien président Nicolas Sarkozy.

Beaucoup se sont remémoré les entretiens sans concession menés par le journaliste, partageant leur expérience personnelle ou celle de leur famille politique. «Compagnon de route de la Ve République, Jean-Pierre Elkabbach aura marqué l’histoire médiatique de notre pays. Ses échanges mythiques avec Georges Marchais resteront gravés. J’ai apprécié, à mon tour, ses interviews, toujours respectueuses», a quant à lui salué le secrétaire national du Parti communiste (PCF) Fabien Roussel. Les joutes verbales dans les années 1970 et 1980 entre Jean-Pierre Elkabbach et l’ancien patron du PCF resteront dans les annales de la politique.


Observateur de la politique

«Ma première interview fut avec Jean-Pierre Elkabbach ! Autant une épreuve qu’une consécration», a de côté confié l’ex-ministre LR Rachida Dati. Dans un registre tout aussi personnel, l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a confié que le journaliste était son «ami d’Oran». «Nous avions en partage des souvenirs d’Afrique du Nord, des expressions que nous étions seuls à utiliser», ajoute-t-il, rendant hommage à «un journaliste habité par la passion de savoir, de comprendre et d’informer».

«Beaucoup de tristesse à l’annonce du décès de Jean-Pierre Elkabbach. Travailleur infatigable, intervieweur inépuisable, je me souviens de notre première rencontre, au micro, et de ce sentiment de vertige, de stress, qui a vite laissé place à une relation cordiale et de confiance», a noté côté gouvernemental le ministre du Travail Olivier Dussopt, tandis que la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo estime que «l’interview politique est en deuil».

Il était un «observateur hors pair de notre vie politique nationale» qui a «cru toute sa vie dans la force de l’engagement public», dit aussi le ministre des Finances Bruno Le Maire. Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a également insisté sur la dimension de Jean-Pierre Elkabbach dans la politique moderne. «Il avait interrogé tous les chefs d’Etat depuis Valéry Giscard d’Estaing et fait vivre notre débat démocratique : Jean-Pierre Elkabbach, c’est plus d’un demi-siècle de journalisme politique, et des interviews mémorables», a-t-il écrit.

Emmanuel Macron a lui-même rendu hommage au «monstre sacré du journalisme français», selon ses mots, dans un communiqué publié mercredi matin : ce décès est intervenu «à la veille du 65e anniversaire de notre cinquième République, lui qui était toujours là, à chacune de ses grandes dates, dans nos écrans ou sur nos ondes, pour en raconter les riches heures et en interroger les acteurs».