Menu
Libération
Docu

«La Pile, mon village nucléaire» : une enfant de l’atome en quête de vérité à Saint-Laurent-des-Eaux

Article réservé aux abonnés
Ce lundi 25 mars, France 3 diffuse un film de Cécile Delarue: la journaliste revient sur les lieux de son enfance, tout près de la centrale qui a connu les deux plus gros accidents nucléaires français. Son père faisait partie des «nettoyeurs », il est mort d’un cancer en 2019.
La centrale nucléaire de Saint-Laurent dans le Loir-et-Cher en bord de Loire, entre Orléans (30 km en amont) et Blois (28 km en aval) (GIRAF PROD. France 3 Centre-Val de Loire)
publié le 24 mars 2024 à 15h05

C’est une petite fille devenue grande qui a voulu pousser la porte du «grand secret» qui entoure la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Ce monument nucléaire sorti des champs, «juste à côté du château de Chambord», que tout le monde appelait «la Pile» dans la région, au moment de sa construction au début des années 60. Cette «pile atomique», qui a changé pour toujours la vie du village d’agriculteurs où la journaliste Cécile Delarue a grandi. Et sans qui ses parents ne se seraient jamais rencontrés. Saint-Laurent, la deuxième centrale nucléaire française entrée en service aux temps des «grands projets» du général de Gaulle. Mais aussi celle qui a connu «les deux plus gros accidents nucléaires» en France à ce jour. Deux accidents intervenus en 1969 et 1980, tous deux classés de «niveau 4», sur une échelle qui en comporte 7 – les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima ont eu droit à cet échelon maximal. Le père de Cécile y a travaillé toute sa vie, du premier béton de cette cathédrale technologique, à sa retraite à lui, précoce, dont il aura peu profité. Dominique Delarue est mort à 72 ans, en 2019, après avoir lutté pendant quinze ans contre le cancer.

A-t-il été victime de «la Pile» ? Est-il mort d’être «descendu» dans les entrailles radioactives du monstre après ces accidents qui provoquèrent une fusion partielle du cœur ? A chaque fois, la catastrophe fut évitée de peu, les travaux de «nettoyage» durèrent des mois, mobilisant des centaines d’agents EDF. Domin