Lancer un journal en 80 jours, le genre de défi à la Jules Verne qu’est en passe de réussir la Tribune dimanche. Enfin, dans les appartements tout en couloirs qui abritent la rédaction, dans le IXe arrondissement de Paris, Bruno Jeudy conserve quelques incertitudes à un peu plus de 48 heures du jour J : «Je ne serai rassuré qu’une fois qu’il sera en kiosques.» Format berlinois (comme le Monde), 32 pages, vendu 2,40 euros pour un tirage à 120 000 exemplaires. Ambitieux. La rapidité de l’entreprise – «Un marathon couru à la vitesse d’un sprint», dixit Bruno Jeudy – est la décision du président de la Tribune, Jean-Christophe Tortora, qui voulait «attraper la rentrée des lecteurs et des annonceurs». L’horizon du 8 octobre a été fixé au creux de l’été. Troisième semaine de juillet, Bruno Jeudy reçoit un coup de fil de Tortora qui lui propose d’être soit l’éditorialiste, soit le directeur de ce nouvel hebdo. Le journaliste était alors en train de cultiver ce teint toujours impeccablement hâlé sur l’île de Formentera, dans les Baléares. «J’ai pris un avion et je suis rentré», dit Jeudy, qui signait depuis deux mois des entretiens politiques pour Latribune.fr. «J’ai eu 60 ans la semaine dernière. A mon âge, y a-t-il meilleur challenge que celui de créer un journal ?»
Appétit du milliardaire
La crise au Journal du dimanche a indubitablement joué dans l’histoire : la rédaction de l’hebdomadaire de Lagardère en est alors à sa quatrième semai