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Libération
La lutte continue

Laure Calamy, Julien Clerc, Martin Solveig et une cinquantaine de personnalités signent une pétition contre la fusion de l’audiovisuel public

Un collectif de salariés et d’auditeurs de l’audiovisuel public demande au gouvernement, dans une pétition diffusée le mercredi 29 mai, de retirer son projet de «BBC à la française». Parmi les premiers signataires, des artistes et des intellectuels.
Camille Etienne, Julien Clerc et Laura Calamy. (Théophile Trossat/Getty Images.AFP)
publié le 30 mai 2024 à 13h03

Alors que l’examen du projet de loi visant à fondre les médias de l’audiovisuel public dans l’entité «France Médias» a été reporté une semaine plus tôt, un collectif de «personnels et auditeurs de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA» a lancé une pétition afin d’empêcher cette fusion. Une cinquantaine de personnalités publiques, artistes, syndicalistes ou intellectuels y ont apporté leurs signatures. Parmi eux, le DJ Martin Solveig, les syndicalistes Sophie Binet et Laurent Berger, les interprètes Laure Calamy et Vincent Dedienne, le réalisateur François Ozon ou encore la militante Camille Etienne. La pétition a récolté, ce 30 mai à la mi-journée plus de 5 000 signatures.

Elle argue que la dissolution dans une seule unité de ces quatre chaînes de télévision et radios empêcherait la pluralité dans les médias, et rendrait leur direction unique «beaucoup plus vulnérable aux tentatives de pressions politiques et économiques, aux ingérences éditoriales». Le collectif met en avant les exemples italien, hongrois et slovaque, dont le paysage médiatique est considéré comme «menacé» par Reporters sans frontières (RSF) pour le premier, et fortement «vulnérables aux intérêts» et «pressions» politiques pour les deux autres.

Cette pétition se joint à plusieurs voix déjà portées contre la fusion de l’audiovisuel public, fortement critiquée par la profession. La grogne des salariés s’est par ailleurs fortement fait entendre, avec la multiplication de tribunes dans les médias (Libération à deux reprises, le Monde) et une grève massive les 23 et 24 mai à Radio France, France Télévisions, France Média Monde, l’INA et TV5 Monde. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) annonçait sur X un taux de grévistes de 72 % à Radio France le 23 mai. Ces mouvements dénonçaient eux aussi l’appauvrissement de l’information et de la pluralité dans les médias que provoquerait cette fusion.

Le projet de loi présenté en mars dernier par Rachida Dati prévoit dans son amendement clé «un rapprochement en deux étapes». Après la création d’un holding en janvier 2025, les sociétés de l’audiovisuel public seront purement et simplement fusionnées en 2026. «L’ensemble des biens, droits et obligations» de Radio France, France Télés, France Médias Monde et l’INA – à l’exception d’Arte et TV5 Monde – «sont transférés à la société France Médias» avec effet au 1er janvier 2026.