L’ex-présentateur des JT de France Télévisions dans les années 80 et 90 est mort ce jeudi à 78 ans, a annoncé sa famille à l’AFP. Daniel Bilalian est décédé de maladie à son domicile, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), où il était conseiller municipal. Figure de l’audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait aussi été patron du service des sports de France Télévisions. Il avait pris sa retraite à l’automne 2016, à presque 70 ans, et avait depuis disparu des écrans.
Le journaliste, à l’expression souvent grave, a été successivement grand reporter, présentateur et rédacteur en chef des journaux de 13 heures et de 20 heures. Il a également produit les magazines «Star à la barre» et «Mardi soir», et présenté des soirées électorales.
L’ancien journaliste sportif Patrick Chêne, qui a aussi présenté le JT de 13 heures sur France 2, a salué sur X «son élégance et son humour très british». «Sa bienveillance, sa passion pour l’actualité et le service public de l’information m’ont fait grandir dans ce métier», lui a rendu hommage Agnès Vahramian, directrice de la radio franceinfo, sur le même réseau social.
Portrait
Né le 10 avril 1947 à Paris d’un père arménien (qui était tailleur) et d’une mère originaire du Pas-de-Calais, Daniel Bilalian avait commencé sa carrière au quotidien l’Union de Reims en 1968. Il était entré à l’ORTF au bureau régional d’information de Reims en 1971 puis de Lille en 1972, avant de rejoindre la direction nationale d’Antenne 2 au service de politique intérieure. Une «maison» qu’il ne quittera plus, entre journalisme politique, JT puis service des sports.
Au cœur de polémiques
C’est là que le journaliste passera les 12 dernières années de sa carrière (2004-2016), en qualité de directeur du service des sports de France Télévisions, malgré des critiques en interne et des polémiques. Parmi elles : l’intégration d’Élodie Gossuin, Miss France 2001, dans le dispositif de couverture du Dakar, une crise à la rédaction de Stade 2 ou encore une motion de défiance à son encontre.
Lui a été reprochée également la couverture des JO de Sotchi en 2014 et certains commentaires sportifs jugés sexistes et approximatifs. Il avait défendu mordicus sur Europe 1 le tandem constitué de Philippe Candeloro et Nelson Monfort, auteurs de commentaires sexistes lors de ces mêmes JO, expliquant que «ces événements […] ne sont que du sport, du divertissement, propres à la plaisanterie, à l’enthousiasme, au patriotisme». «Les journalistes ont commenté avec de l’enthousiasme, peut-être parfois de l’excès d’enthousiasme, de superlatifs ? Et alors, est-ce qu’on peut leur en faire le reproche ? Je leur ai dit que, quand on est au centre de l’actualité, on est au centre des critiques», s’était-il encore défendu.
Rebelote en 2016 avec les Jeux de Rio : une polémique avait éclaté après des propos jugés approximatifs, voire «colonialistes», de deux présentateurs, dont Daniel Bilalian. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA, désormais Arcom) avait mis en garde la chaîne, déplorant des «approximations» et des «erreurs historiques regrettables».
Il avait été remplacé à ce poste très exposé par Laurent-Eric Le Lay, ancien cadre de TF1. Discret sur sa vie privée, Daniel Bilalian, vouait une admiration sans bornes à Michel Audiard, dont il aimait citer quelques tirades célèbres.
Mise à jour à 12 h 10 avec davantage de détails sur les polémiques associées à Daniel Bilalian