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Le magazine économique «Challenges» passera dans le giron de LVMH début 2026

L’actionnaire majoritaire du média, Claude Perdriel, a confirmé mardi 23 septembre sa vente au groupe de Bernard Arnault. Le deal inclut aussi les revues «Sciences et Avenir» et «La Recherche».

Claude Perdriel le 24 novembre 2006. (Meigneux/SIPA)
Publié le 24/09/2025 à 9h09

L’empire médiatique de Bernard Arnault s’étend encore. L’homme d’affaires Claude Perdriel, actionnaire majoritaire de Challenges, a annoncé mardi 23 septembre au soir être tombé d’accord avec LVMH pour la vente du journal au groupe du multimilliardaire. «C’est avec un peu de tristesse que j’abandonne la presse après 60 ans dans cet univers», a déclaré l’industriel, qui aura 99 ans fin octobre.

La vente, qui comprend aussi les magazines Sciences et Avenir et La Recherche, interviendra «tout début 2026», a précisé Claude Perdriel, confirmant une information du média spécialisé La Lettre. LVMH était déjà entré en 2020 à hauteur de 40 % au capital des Editions Croque Futur, qui publient ces titres. Sollicité, le groupe n’a pas souhaité faire de commentaires.

Lundi, les journalistes de Challenges avaient prévenu sans le nommer le futur repreneur qu’il devra préserver «leur indépendance éditoriale» et notamment conserver le classement annuel des plus grandes fortunes publié par le magazine. Bernard Arnault et sa famille occupent la deuxième place de l’édition 2025 de cet influente hiérachie. Leaders depuis 2017, ils ont été détrônés cette année par les héritiers Hermès.

Les journalistes des titres concernés par la cession ont aussi insisté sur «le respect des résultats de la recherche scientifique, dont la diffusion auprès du public est la raison d’être de Sciences et Avenir et La Recherche». Un doute légitime alors que Bernard Arnault a versé dans le trumpisme ce week-end avec ses attaques contre Gabriel Zucman et sa taxe.

En retour, Claude Perdriel a assuré que le patron de LVHM était «particulièrement intéressé par la partie sciences» du rachat. Et celui d’ajouter : «l’important, c’est que le journal soit en de bonnes mains et continue avec un actionnaire déterminé à le défendre», a-t-il déclaré.

Déjà plusieurs titres de la presse économique

Le magazine Challenges se définit comme «un magazine économique et politique non partisan et indépendant». Selon l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM), le magazine s’est vendu à plus de 140 000 exemplaires en moyenne par numéro en 2024, contre 183 000 en 2020.

Quant à LVMH, il détient déjà le groupe Les Echos-Le Parisien, qui comprend les quotidiens du même nom - donc déjà un quotidien économique - et Radio Classique. Il a aussi racheté cette année la totalité du quotidien libéral L’Opinion et du site d’actualité financière L’Agefi, dont il détenait déjà des parts. Des rumeurs tenaces évoquent toutefois la vente du Parisien à un autre milliardaire, le conservateur réactionnaire Vincent Bolloré.