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Le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin bientôt en négociations exclusives pour racheter «Marianne»

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Le bras droit du propriétaire de l’hebdo a annoncé mardi 14 mai aux salariés vouloir négocier la revente du titre avec le créateur des SmartBox, malgré les réticences de la rédaction qui oppose des conditions non négligeables pour son indépendance.
Dans leur communiqué, les salariés de «Marianne» rappellent certains principes de sa charte fondatrice, notamment sa «lutte contre le repli nationaliste». (Joel Saget/AFP)
publié le 14 mai 2024 à 16h37

Branle-bas de combat dans la rédaction de Marianne ce mardi 14 mai après-midi. Les journalistes de l’hebdomadaire se réunissaient en assemblée générale pour réagir à l’annonce faite le matin même en comité social et économique par Denis Olivennes, bras droit de leur propriétaire Daniel Kretinsky (par ailleurs créancier de Libération) et de son groupe CMI : la volonté d’entamer des négociations exclusives avec un des repreneurs qui se sont manifestés pour le titre, Pierre-Edouard Stérin. Un nom qui provoque des frissons dans la rédaction, tant le milliardaire, créateur de Smartbox, ne cache pas ses ambitions d’investir dans les médias pour faire avancer ses idées de droite conservatrice et catholique. Parmi les autres volontaires à la reprise de Marianne figuraient, selon Challenges, la famille Safa (déjà propriétaire de Valeurs Actuelles), le groupe Fiducial de Christian Latouche (qui possède Sud Radio) ou le groupe ParuVendu, spécialisé dans les petites annonces.

Pierre-Edouard Stérin aurait accepté les garanties d’indépendance présentées par CMI pour la reprise de Marianne, en premier lieu le maintien de Natacha Polony à la tête du magazine, ainsi que l’acceptation de sa charte éditoriale. Les salariés du journal voudraient cependant aller plus loin, en conditionnant le rachat à plusieurs mesures supplémentaires