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Déchu

Le rédacteur en chef du quotidien «l’Est républicain», Sébastien Georges, quitte ses fonctions après une motion de défiance

D’après les syndicats, la direction générale de «Vosges-Matin», «l’Est républicain» et «le Républicain lorrain» (ERV), a annoncé, jeudi 3 avril, le départ de Sébastien Georges qui était décrié pour ses méthodes de management.
Sébastien Georges, alors rédacteur en chef de «l'Est républicain», à Nancy, le 30 septembre 2023. (Cédric Jacquot/L'EST REPUBLICAIN.MAXPP)
publié le 4 avril 2025 à 10h42
(mis à jour le 4 avril 2025 à 10h44)

Le rédacteur en chef des quotidiens Vosges Matin, l’Est républicain et le Républicain lorrain (ERV) quitte ses fonctions, a annoncé, jeudi 3 avril, le directeur général des trois titres selon les syndicats. «Il y a une perte de confiance mutuelle entre Sébastien Georges et ses équipes. Ce dernier quitte ses fonctions au niveau du pôle ERV», a annoncé Christophe Mahieu, directeur général des trois titres, cité dans un communiqué des syndicats CGT, CFDT et SNJ.

Christophe Mahieu s’exprimait devant un CSE extraordinaire tenu après l’adoption, le 27 mars, d’une motion de défiance à l’égard de Sébastien Georges, accusé de faire preuve d’un «management borné et brutal». Selon une source proche du dossier, Sébastien Georges a démissionné de son poste et prendra d’autres fonctions au sein du groupe Ebra (Est-Bourgogne-Rhône-Alpes), propriété du Crédit mutuel, qui n’a pas souhaité réagir.

Sur 82 % de salariés ayant voté, 92 % (258 salariés) avaient répondu non à la question «faites-vous confiance au rédacteur en chef pour diriger les journaux et assurer l’avenir ?» Seuls 21 salariés avaient répondu oui et 42 ne s’étaient pas prononcés.

Un quatrième adjoint à la rédaction en chef recruté

Avant cette décision, dans une lettre aux rédactions des trois journaux, Sébastien Georges avait pourtant dit prendre acte de ce vote : «Je tiens à m’excuser sur la forme de ma communication qui a parfois dépassé le cadre du raisonnable. Je comprends l’émotion suscitée par cette situation et j’en suis profondément désolé et affecté», écrivait-il.

«La défense des intérêts de nos entreprises et de nos rédactions m’impose, comme à chacun de nous, une forte pression. J’ai commis des maladresses mais jamais dans le but de blesser ou de nuire. Je m’engage à faire évoluer cette communication et à continuer de valoriser les réussites individuelles et collectives», poursuivait le journaliste, se disant à l’écoute des salariés «et disponible pour échanger ces prochains jours». Finalement, Sébastien Georges n’aura donc pas le temps de redresser la barre à la tête d’ERV.

Mais, «la nomination du [ou de la] successeur[e] à la tête de la rédaction ne suffira pas. Il faut que la direction modifie les paramètres de sa politique sociale et de ses méthodes de management si elle veut, comme elle le prétend, «le bien-être des équipes», selon le communiqué des syndicats. Même si Christophe Mahieu avait annoncé, dans une lettre aux salariés après le vote de défiance, le recrutement d’un quatrième adjoint à la rédaction en chef et indiqué que Sébastien Georges renonçait à sa mission de coordination des rédacteurs en chef du groupe Ebra. Le groupe avait déjà été secoué fin janvier par la démission de son président Philippe Carli, mis en cause pour avoir «aimé» sur le réseau social LinkedIn des publications de personnalités d’extrême droite.