Depuis sa nomination au journal de France 2, la question est sur toutes les lèvres. Comment Léa Salamé peut-elle présenter le 20 heures si son compagnon, Raphaël Glucksmann, est candidat en 2027 ? Après la journaliste, c’est au tour de l’homme politique d’apporter une réponse. Questionné lors d’un point presse consacré à sa «vision pour la France», le social-démocrate a confié la résolution du problème à son moi du futur. «Elle, c’est elle et moi c’est moi. On est en 2025 et je ne me voyais absolument pas discuter avec elle du fait qu’elle devrait ne pas faire quelque chose d’aussi important dans sa carrière parce que nous, nous sommes engagés dans un processus politique.»
Sans se dévoiler sur son positionnement en vue de la présidentielle, le député européen a toutefois assuré qu’«en cas de candidature à une élection nationale à venir, le sujet sera tranché de manière totalement transparente qui évitera tout conflit d’intérêt».
«Je n’ai jamais senti qu’ils me prenaient pour “la femme de”»
La veille, sa compagne avait apporté peu ou prou la même réponse dans une interview à la Tribune dimanche. L’essayiste «est député européen depuis six ans et cela ne m’a pas empêchée de présenter l’Emission politique pendant cinq ans, de faire l’interview du 14 Juillet, le débat de l’entre-deux-tours en 2022 ou d’avoir tous les politiques au micro le matin sur France Inter», démarre Léa Salamé, interrogée sur le risque de «conflit d’intérêts» depuis qu’elle a été désignée, jeudi 19 juin, pour remplacer Anne-Sophie Lapix aux commandes du 20 heures.
«D’Emmanuel Macron à Marine Le Pen en passant par Bruno Retailleau, Edouard Philippe ou Jean-Luc Mélenchon, je n’ai jamais senti dans leurs yeux qu’ils me prenaient pour “la femme de…” enchaîne-t-elle. Les temps ont changé et les Français, politiques compris, sont beaucoup plus féministes qu’on ne pourrait le croire.» «Mon couple n’est un secret pour personne, mais on cloisonne énormément nos activités. Et chacun a ses opinions, sa vision, ses convictions. Il n’a évidemment jamais tenu mon stylo ! Ni moi le sien, d’ailleurs», ajoute-t-elle.
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«Il est évident que [si Raphaël Glucksmann venait à être candidat en 2027], je me mettrais en retrait», conclut la journaliste, interrogée sur ce point, comme elle l’avait fait en se mettant en retrait de la matinale de France Inter lorsqu’il était candidat aux élections européennes.
Les précédents Drucker, Pulvar ou Sinclair
Par le passé, des journalistes comme Audrey Pulvar (alors en couple avec Arnaud Montebourg), Marie Drucker (avec François Baroin), Béatrice Schönberg (mariée à Jean-Louis Borloo) ou Anne Sinclair (alors épouse de Dominique Strauss-Kahn) ont dû mettre leur carrière, au moins en partie, entre parenthèses, du fait des activités politiques de leur conjoint.
Léa Salamé, qui précise avoir été «très tentée de rejoindre BFM TV», affirme que la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, l’a convaincue en appelant «à [sa] responsabilité en cette période chaotique» dans le monde. «Faire appel à moi pour le 20 heures est un choix très audacieux», déclare Léa Salamé, qui a obtenu «la garantie» de continuer à présenter son talk-show hebdomadaire Quelle époque ! le samedi soir.
Elle confie qu’en présentant le journal, elle va «découvrir un aspect de [son] métier [qu’elle] ne connaît quasiment pas». «J’ai envie de développer l’international, sans être non plus anxiogène, dit-elle. Mais je ne viens pas avec mon cahier des charges. Je mettrai ma patte petit à petit.»
Sur la forme, «mon objectif n’est pas de heurter les téléspectateurs. Ce n’est pas un lieu de spectacle ni le show d’un présentateur. […] Mais j’entends garder ma liberté et ne pas m’interdire de sourire de temps en temps», souligne-t-elle.