Dans une ultime mise en scène, les obsèques de Thierry Ardisson, producteur et animateur star décédé à 76 ans le 14 juillet, seront célébrées ce jeudi 17 juillet à Paris. La cérémonie se tiendra à 16 h 30 à l’église Saint-Roch de la capitale, la paroisse des artistes, avant une «inhumation dans la plus stricte intimité», a fait savoir sa famille.
L’accès à l’intérieur de l’église sera «réservé aux invités», à qui il est demandé de respecter le «dress code Ardisson (avec ou sans lunettes noires)», c’est-à-dire le costume noir. «Chers amis, chers ennemis, dernier bonsoir ! Retrouvez-nous pour dire au revoir à l’homme en noir», est-il inscrit sur le carton d’invitation, portant la mention «Roch never dies» (Roch ne meurt jamais), clin d’œil à la paroisse du Ier arrondissement et promesse d’une bande-son éclectique à son image.
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Vedette du petit écran dès les années 1980, Thierry Ardisson est mort lundi à Paris des suites d’un cancer. L’annonce de son décès a suscité une pluie d’hommages, du président Macron aux patrons de chaîne en passant par de nombreuses figures du PAF comme Arthur, Cyril Hanouna et Karine Le Marchand. Mais des extraits d’émissions où il avait mis mal à l’aise ses invitées, comme les actrices Judith Godrèche ou Milla Jovovich, ont été aussi relayées. «J’étais ni con ni macho, on était dans l’époque» et «l’époque a changé», balayait-il en mai sur France Inter.
Obsédé par l’après
Sur sa une de cette semaine, Paris Match a publié une photo de 2005, où Ardisson, lunettes fumées sur le nez, sourit allongé dans un cercueil. Il voulait que cette image soit publiée à sa mort, comme un pied de nez, et «on a tenu parole», souligne Jérôme Béglé, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire.
À France Télévisions, la communicante Anne Méaux, une proche, l’a dépeint comme «passionné par les tendances, dans le temps court, et profondément préoccupé par le temps long et la suite». «J’ai toujours tout mis en scène» et «je sais déjà la musique que je vais mettre à mon enterrement», avait déclaré l’animateur lui-même sur le plateau de son amie Léa Salamé sur France 2 en mai.
Relire son interview à «Libé» en 1989
Comme obsédé par l’après, le vétéran était revenu brièvement à l’écran en 2022 avec l’émission «Hôtel du temps» sur France 3, où il interrogeait des stars défuntes dont les visages et voix étaient recréés grâce aux nouvelles technologies. «Où que j’aille, j’espère bien retrouver Denise Glaser et François Chalais (anciennes figures de la télé, ndlr), John Lennon et George Harrison (des Beatles), Paul Morand et Alain Pacadis (des auteurs)», avait déclaré Ardisson à Paris Match dans une «interview jugement dernier» en 2005.
Un documentaire intime sur Ardisson a d’ailleurs été diffusé mercredi soir sur TF1. Dans «La face cachée de l’homme en noir», réalisé par son épouse, la journaliste Audrey Crespo-Mara, il retrace sa vie en 10 commandements, jusqu’au dernier.