Le média centenaire «symbole de la résilience du Liban», et l’un des plus influents du monde arabe, tourne une nouvelle page. Rima Abdul Malak, nommée ce jeudi 25 septembre directrice exécutive du journal L’Orient-Le Jour, cherchera à «adapter son modèle économique, poursuivre son développement, élargir son impact, développer son rayonnement à l’international», a-t-elle déclaré.
L’ancienne ministre de la Culture sous le gouvernement d’Élisabeth Borne de 2022 à 2024 succédera à Fouad Khoury-Helou, directeur du groupe depuis 2021.
Portrait
«Il y a une cohérence avec ma double culture, car ce journal incarne le lien entre le Liban et sa diaspora, le Liban et la France», a estimé Rima Abdul Malak, selon qui «50 % des lecteurs» du titre «sont en France».
Titre désormais centenaire, L’Orient-Le Jour est né en 1971 et a su perdurer en s’appuyant sur un lectorat largement issu de la diaspora. L’unique quotidien francophone du Proche et du Moyen-Orient s’est d’ailleurs vu décerner la Grande médaille de la francophonie par l’Académie française en 2022, une première pour un média.
«Contre la mainmise de l’Iran ou de la Syrie»
Dans le cadre de ses fonctions, celle qui a été élevée à Beyrouth les dix premières années de sa vie avant de s’installer à Lyon pour fuir la guerre civile ambitionne de faire de L’Orient-Le Jour «un laboratoire de ce que le meilleur du Liban pourrait être demain». Elle chapeautera donc un journal qui selon elle «défend la souveraineté du Liban contre toutes les tutelles étrangères, contre la mainmise de l’Iran ou de la Syrie», suivant une ligne éditoriale «pro-Etat de droit».
Un quotidien qui tire aussi sa spécificité du traitement «de sujets que d’autres médias au Liban ne traitent pas, par exemple l’homosexualité, l’avortement, les violences familiales», considère-t-elle. Désormais, elle a annoncé qu’elle allait à nouveau habiter dans la capitale libanaise, «mais revenir très souvent en France».
Vu de Beyrouth
Dans un communiqué, Nayla de Freige, présidente du conseil d’administration du journal, écrit à ses lecteurs que Rima Abdul Malak insufflera «une nouvelle dynamique pour élargir la portée du journal». Liant les «valeurs» et «l’ADN» du média au parcours de l’ancienne ministre, elle souligne que cette «personnalité déterminée et sensible, fidèle à ses convictions, a toujours défendu la liberté de la presse et œuvré pour soutenir la société civile au Liban».
Pour Rima Abdul Malak, la mission du journal sera désormais de «renforcer le lien vital entre le Liban et tous ceux qui, partout dans le monde, continuent de croire en l’avenir de ce pays».