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50 ans de LIbé

«Libé» vu par ses concurrents : «Beaucoup d’excès, de recherche d’originalité, de jeux de mots... Une façon d’aller parfois trop loin»

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Ça fait 50 ans que «Libé» regarde le monde, mais comment le monde nous regarde-t-il ? Cécile Prieur, Franz-Olivier Giesbert, Nicolas Beytout et Edwy Plenel nous observent de la tête de leurs rédactions, rivales directes ou d’un autre bord, et entretiennent avec le journal des relations contrastées.
Dans un kiosque parisien en 2020. (Marc CHAUMEIL/Divergence)
publié le 6 août 2023 à 9h04
Le 11 novembre, « Libé » investit la Cité de la musique à Paris pour ses 50 ans. Au programme, débats et rencontres pour décrypter l’actualité, découvrir les coulisses du journalisme et réfléchir à la marche du monde. Inscription ici. En attendant l’événement, retour sur quelques articles consacrés à notre anniversaire et 50 histoires folles qui n’auraient jamais pu avoir lieu ailleurs qu’à Libération.

Pendant qu’un groupe amateur chante une mauvaise reprise de Stand by Me, on s’interroge : «fait-on fausse route ?» On avait donné rendez-vous à Cécile Prieur, directrice de la rédaction de l’Obs, dans cette brasserie du XIIIe arrondissement de Paris, mal choisie (par nous) pour cause de Fête de la musique à pleins tubes, afin de l’interroger sur une concurrence supposée entre Libé et l’hebdomadaire qu’elle dirige. On était en chasse d’un adversaire, un vrai, du genre à vous mettre à la fois la tête sous l’eau et des bâtons dans les roues, à jalouser ou à écraser. Entre deux titres historiques de la gauche progressiste, on s’imaginait au moins une rivalité larvée pour s’accaparer le débat d’idées, les tribunes signées par Charles Berling et les interviews de Bernard Cazeneuve. Et puis non : ce sont surtout des compliments que nous oppose la sereine Cécile Prieur, quand elle raconte Libération : «Je ne nous vois pas dans un univers de concurrence. Avec la droitisation de la société et la puissance qu’a l’extrême droite dans notre pays, c’est surtout une bonne chose que cette presse-là soit vivante.»

Après plus de vingt ans au Monde, elle a découvert depuis trois ans à l’Obs le casse-tête de l’editing, l’art d’allier gracieusement en une le titre qui claque et la photo qui va bien, tout un savoir-faire à Libé : «Mais j’avais le sentiment que cet art s’était perdu. Là, c’est revenu.» Libé, son «journal de cœur»