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50 ans de Libé

«Libé» vu par ses propriétaires : «Je pensais que j’aurais la Légion d’honneur»

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Ça fait 50 ans que «Libé» regarde le monde, mais comment le monde nous regarde-t-il ? Quatre financiers racontent leur relation souvent houleuse avec la rédaction, leurs tentatives pour trouver un modèle économique et leurs déceptions.
(Bruno Charoy/Libération)
publié le 30 juillet 2023 à 14h16
Le 11 novembre, « Libé » investit la Cité de la musique à Paris pour ses 50 ans. Au programme, débats et rencontres pour décrypter l’actualité, découvrir les coulisses du journalisme et réfléchir à la marche du monde. Inscription ici. En attendant l’événement, retour sur quelques articles consacrés à notre anniversaire et 50 histoires folles qui n’auraient jamais pu avoir lieu ailleurs qu’à Libération.

S’il est une caractéristique indiscutablement de gauche à Libé, c’est la capacité de ce journal, historiquement pauvre, à prendre l’argent des riches pour se financer. Ils sont quelques-uns, millionnaires ou milliardaires, à s’être persuadés qu’ils deviendraient, chacun leur tour, le propriétaire qui remettrait cet objet, incompréhensible pour eux, dans le droit chemin économique. Tous sont partis au bout de quelques années, officiellement fiers et heureux d’avoir «sauvé» un titre emblématique de la presse française, mais trouvant que le sacerdoce finissait par coûter quand même un peu cher…

Jérôme Seydoux, le producteur dépité

Le grand argentier du cinéma français a été l’un des premiers actionnaires extérieurs de Libé en 1983, et même le premier à être majoritaire entre 1996 et 2001 (1), une période dont il s’est tiré en n’ayant «pas perdu énormément d’argent» (selon ses mots), ayant eu le flair de revendre ses parts alors que le journal était revenu dans le vert. L’intéressé accepterait-il de revenir sur ces années de compagnonnage ? «Jérôme Seydoux apprécie votre proposition mais ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet», répond poliment un porte-parole de Pathé. Le message ne nous surprend pas. Il tombe plusieurs semaines après notre sollicitation, mais quelques jours seulement après u