Eurosport 2 et Franceinfo mauvais élèves dans la lutte contre le dopage ? C’est en substance ce que soulève un rapport publié ce jeudi 3 octobre par l’Arcom, l’autorité de régulation de l’audiovisuel. Le document souligne que ces deux chaînes n’ont pas respecté en 2022 et 2023 leurs obligations de participation sur cette question. En vertu d’une loi de 2017, les chaînes doivent contribuer «à la lutte contre le dopage et à la protection des personnes pratiquant des activités physiques et sportives» en diffusant chaque année au moins une fois des programmes de plus de deux minutes sur ces sujets.

Le bouquet de chaînes payantes Eurosport confirme n’avoir diffusé les programmes requis que sur la chaîne Eurosport 1, laissant Eurosport 2 se faire épingler. Quant à la chaîne publique d’info en continu Franceinfo, elle figure parmi les fautives car elle n’a pas fourni à l’Arcom sa contribution pour 2022 et 2023, à la différence des chaînes de France Télévisions qui ont bien rempli leurs obligations. Dans le détail, la chaîne payante RMC Sport 1 est aussi citée pour ses manquements en 2022, où elle n’a diffusé qu’un unique programme «en dehors de la plage horaire imposée».

Au total en 2022, sur les 33 chaînes nationales concernées, 21 ont pleinement appliqué les règles et 9 partiellement. L’année dernière, elles ont été plus nombreuses : sur 36 chaînes, 28 se sont conformées pleinement aux obligations et 6 partiellement, dont les chaînes CNews et France 24. «L’immense majorité des éditeurs assujettis au dispositif a respecté celui-ci en 2022 et 2023, ce qui constitue un progrès notable par rapport aux précédents exercices», salue l’Arcom.

Concernant les contenus, les «angles» proposés par les éditeurs ont été «variés, tant dans le cadre du sport amateur que professionnel, et parfois en s’adressant spécifiquement au jeune public», félicite l’Arcom. L’organisme plébiscite par exemple les deux chaînes du groupe M6 qui diffusent depuis cinq ans le même programme intitulé Comment ça marche la lutte contre le dopage ? au sein du magazine jeunesse Kid & Toi. Tout en invitant les chaînes à diversifier leurs contenus à destination du jeune public.

A l’approche des Jeux olympiques de Paris, «l’échéance, d’importance pour l’antidopage français, a régulièrement été évoquée dans les programmes déclarés», relève l’autorité indépendante. Elle observe cependant que «les formats courts, ou séquences durant moins de deux minutes représentent toujours une part trop importante des émissions déclarées par les éditeurs». Et que les chaînes se prêtant à l’exercice sont sensiblement les mêmes depuis l’entrée en vigueur de la déclaration. A savoir France 2 via l’émission Un jour, une question (qui a connu une déclinaison pour jeune public, avec des pastilles pédagogiques comme «Depuis quand le dopage existe-t-il ?»), mais aussi France 3, France 4, France 5, M6 et W9.

Le régulateur des médias audiovisuels note en outre que si la plupart des chaînes abordent ces thématiques «de manière générale, sans cibler une discipline en particulier», l’institution souligne «une forte progression des programmes se focalisant sur un sport en particulier», notamment le football et le cyclisme, deux des disciplines les plus contrôlées par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) selon son rapport d’activité 2023. L’Arcom analyse notamment que la prépondérance du cyclisme peut s’expliquer par «l’historique de cette discipline et la médiatisation par le passé d’affaires de dopage emblématiques». Les affaires Festina ou Lance Armstrong ont ainsi été racontées dans le documentaire Tour de France, une passion française, diffusé en 2023 sur la chaîne France 3.