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Banlieues

«Maltraitance médiatique» et «défiance» mutuelle : 20 ans après les révoltes, la presse toujours aux abonnés absents dans les quartiers populaires

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Le traitement médiatique, très souvent purement sécuritaire, des quartiers populaires n’a que peu évolué depuis la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois en 2005. La faute à un manque de diversité sociale dans les rédactions.

Rassemblement de jeunes de Clichy-sous-Bois devant la stèle érigée en hommage à Zyed Benna et Bouna Traoré, le 27 octobre 2015. (Denis ALLARD/Denis ALLARD)
ParJean-Baptiste Chabran
Journaliste - Economie
Publié le 26/10/2025 à 19h20

«Quand ça pète, les médias sont là. Mais quand on fait des choses bien, ils ne sont jamais là.» Cette phrase d’une jeune lycéenne, rapportée dans le livre et projet de recherche Jeunes de quartier. Le pouvoir des mots (C&F Editions, 2021), synthétise bien la situation de méfiance, voire de défiance mutuelle, installée entre médias mainstream et quartiers populaires. Après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 27 octobre 2005, les rédactions – pas toutes, mais au moins quelques-unes – avaient compris que quelque chose clochait dans leur façon de représenter les «banlieues». Certaines avaient même fait leur autocritique : promis, juré, on ne les reprendrait plus à débarquer en bas des tours uniquement quand une énième bavure policière viendrait, fatalement, remettre ces endroits au centre de l’attention.

Vingt ans plus tard, et deux ans après