Est-ce une nouvelle provocation de sa part ? L’acteur Mathieu Kassovitz a tenu des propos douteux sur la pollution dans l’émission Zoom zoom zen de France Inter, lundi 30 septembre. Le comédien de 57 ans a revendiqué avoir une «approche différente sur la pollution», affirmant qu’elle «n’existe pas». Il développe : «Nous travaillons avec les outils de la Terre, il n’y a rien qui vient d’un autre monde. La pollution que nous créons, c’est notre pollution. La Terre l’assimilera sans problèmes.» Face à lui, le journaliste Matthieu Noël n’a pas réfuté ces propos, lui répondant même que «cela s’entend».

«La théorie de l’acteur est la suivante : puisque la pollution émane de composants déjà présents sur la Terre, c’est une vue de l’esprit. La Terre finira par ‘les assimiler’. Que les Hommes en soient victimes ? ‘Ce n’est pas un problème’», dénonce le collectif QuotaClimat dans un post publié sur X le 6 octobre. Dans la foulée, il a annoncé saisir l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour «manque d’honnêteté et de rigueur de l’information», fustigeant le manque de contradiction de la part du présentateur Matthieu Noël.

Du côté de France Inter, on estime qu’il «ne faudrait pas laisser penser que l’écologie ou le climat sont des sujets pris à la légère à l’antenne». «Nous sommes l’un des médias où ces thématiques sont le plus abordées, notamment à travers nos émissions comme La Terre au carré diffusée tous les jours, CO2 mon amour le dimanche ou encore Planète verte tous les vendredis», explique la radio. Et de poursuivre : «Matthieu Noël n’est pas dans l’approbation des propos de Mathieu Kassovitz, on l’entend à son ton étonné.» Enfin, le média souligne qu’une journée spéciale sur la pollution de l’air est cours de préparation, justement pour donner des réponses sur le sujet à l’antenne.

La pollution atmosphérique, largement étudiée par les scientifiques, cause des maladies respiratoires et cardiovasculaires, des cancers du poumon, des allergies, tout en ayant des effets sur la santé mentale, la malnutrition et sur le réchauffement climatique. En somme, la pollution diminue l’espérance de vie et entraîne des morts prématurées. QuotaClimat précise : «La pollution ‘naturelle’ est à différencier de la pollution ‘anthropique’ c’est-à-dire générée par les activités humaines, et déstabilisant donc les écosystèmes dont nous faisons partie - à des niveaux aujourd’hui jamais atteints auparavant. Elle n’a rien d’évident, n’est pas émise de manière égale et n’est pas une fatalité - or c’est ce que laisse entendre l’acteur lorsqu’il dit ne pas être écolo puisqu’il respire.»

Si Mathieu Kassovitz sous-entend qu’il n’y aurait ni individus ou organisations particulièrement responsables, ni solutions face au problème de la pollution puisqu’elle est inhérente à la vie humaine, l’association rappelle que cette opinion contredit «à la fois des faits scientifiques établis, et la dignité des populations exposées et vulnérables aux différentes formes de pollutions». Contrevenant par là même au droit à une information fiable et honnête, juge QuotaClimat.