C’est un moment particulier pour Mediapart : le procès du financement libyen qui s’ouvre ce lundi 6 janvier vient mettre sur la table près de quatorze ans de révélations du site d’investigation sur cette affaire d’Etat présumée. Il fallait donc bien un film d’une heure quarante, Personne n’y comprend rien, pour revisiter les dédales de ce touffu dossier. «On a voulu aller sur le terrain de Sarkozy, celui du spectacle, explique à Libération Fabrice Arfi, coresponsable des enquêtes à Mediapart. Quand il déclare au Figaro “Personne n’y comprend rien” à propos de cette affaire, on lui répond “chiche”». Le résultat, en salles mercredi, est d’une confiante limpidité, accablant déroulé des faits avec une pointe de grotesque - la défense cartoonesque de Sarkozy, les images absurdes de Kadhafi, chapka sur la tête, visitant Versailles.
L’affaire arrive du côté de Mediapart début 2011 par un mail sibyllin : «J’ai peut-être quelque chose pour vous, à propos de quelqu’un sur lequel vous écrivez.» Ce quelqu’un, c’est Ziad Takieddine. L’homme d’affaires libanais se trouvait déjà au cœur des premières révélations du site en 2008, six mois après sa création, sur l’affaire Karachi. «Avec Karl Laske, on se rend