Dans le monde de la télévision, Nicolas de Tavernost est réputé pour une caractéristique qu’il adore surjouer, encore et encore : la radinerie. «J’ai horreur de la dépense inutile, ça me rend hystérique», dit-il. Inarrêtable machine à vannes et réservoir à anecdotes, le patron de M6 s’amuse, plus souriant qu’on l’imaginait, à mettre en scène cette avarice, quitte à forcer le trait. A peine nous a-t-il recommandé d’aller voir le film Un espion ordinaire, dont son groupe assure la distribution en salles, qu’il ajoute : «Allez-y ! Je récupère 2,20 euros sur votre ticket, et 4,40 euros si vous y allez en couple.» Pour ce vieux matou habitué aux journalistes, la blague est un moyen de contourner les questions personnelles ou embarrassantes. Quand on lui demande ce qu’il cultive sur les terres de son château familial situé dans l’Ain, il répond, content de la trouvaille qu’il a sans doute l’habitude de servir à ses interlocuteurs : «Du blé.» Cette belle propriété lui coûte-t-elle cher à entretenir ? «J’ai mis beaucoup d’argent dedans, oui. Des ardoises surtout.» En 2020, Tavernost, fine silhouette et haute taille, voix d’ancien fumeur et visage taillé en lames, a touché une rémunération de 1,8 million d’euros.
Cette autodérision très appuyée n’est pas que coquetterie. Elle sert aussi l’image d’excellent gestionnaire du chef d’entreprise. «C’est le meilleur», vantait