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Le Libé des historien·nes

Peut-on écrire «Notre Histoire de France» sans tomber dans le roman national ?

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Si la série de docufiction de France 2 fait la part belle à la parole des historiens et aborde des aspects intéressants, elle semble toujours à la recherche d’un caractère français qui défie les âges et d’une nation intemporelle.
Extrait de l'émission «Notre Histoire de France», sur France 2. (Lou Baum/ITV. France Télévisions)
par Pauline Ducret, membre de l'Ecole française de Rome
publié le 9 octobre 2024 à 21h04

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 9 au 13 octobre 2024, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 10 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Mardi soir ont été diffusés sur France 2 les deux premiers épisodes d’une série de docufictions historiques intitulée Notre Histoire de France. Le pari est clair : concurrencer Stéphane Bern dont l’émission Secrets d’histoire et ses dérivés cartonnent à l’antenne comme sur Internet, en portant un discours plus nuancé et en laissant davantage la parole aux chercheurs. On ne peut qu’applaudir.

On hésite cependant à l’annonce des épisodes. Vercingétorix, Clovis, Charlemagne, saint Louis, Jeanne d’Arc, Henri IV : la liste est tout droit sortie des manuels d’histoire du début du XXe siècle, quand il fallait exalter la nation française mise en danger par ses menaçants voisins.

Et on arrête complètement d’applaudir au générique : «Ces événements ont construit la France, façonné un peuple et forgé une nation.» Et voilà le roman national de retour, cette idée d’aller puiser dans l’histoire les racines d’une France intemporelle, d’un caractère français qui défie les âges. Dans ce premier épisode, on apprendra que «notre réputation de re