Le long de sa vie professionnelle, Philippe Desmazes aura été l’auteur de milliers d’images diffusées par l’Agence France-Presse, mais il restera célèbre pour une seule : le cliché qui authentifia, le 20 octobre 2011, la capture de Muammar al-Kadhafi. Le dictateur libyen déchu était introuvable depuis deux mois et le document qui le montrait amoché, mais vivant, fut diffusé par tous les médias de la planète. Un scoop obtenu grâce à un mélange de flair et de chance.
#photojournalisme Philippe Desmazes: "Ce n'est pas ma plus belle photo. Mais c'est la première et c'est la seule" #AFP # Kadhafi #Libye pic.twitter.com/CZwHl43YwS
— Agence France-Presse (@afpfr) October 7, 2016
Le photojournaliste était arrivé en Libye au moment où le Conseil national de transition (CNT), qui fédérait les rebelles ayant pris les armes contre le dictateur, contrôlait quasiment tout le pays. Seule résistait une poche d’irréductibles khadafistes à Syrte. La trace de Kadhafi était perdue depuis qu’il avait fui la capitale Tripoli le 23 août, avec ses derniers fidèles.
Frappe aérienne
Philippe Desmazes avait rejoint Daphné Benoit, l’envoyée spéciale de l’Agence France-Presse, à Misrata. Le tandem avait gagné Syrte, ville natale de Kadhafi, à 250 km, par la route. «Nous pressentions qu’il devait se terrer pas très loin, raconte la journaliste. C’était la seule explication possible à la résistance désespérée dans quelques immeubles.»
Luc Mathieu, le grand reporter envoyé par Libération, était lui aussi à Syrte. «Un quartier de la ville résistait encore, autour d’un