La liberté de la presse dans le rouge. Pour la première fois depuis la création de son classement en 2002, Reporters sans frontières (RSF) estime que la situation pour les médias est «difficile» à l’échelle mondiale – le dernier stade avant de devenir «très grave». Dans son rapport annuel de 2025 publié ce vendredi 2 mai, l’ONG s’inquiète d’un recul inédit de l’état de santé des médias, constaté dans une grande majorité des régions du monde. Mais ce que met particulièrement en avant RSF cette année, c‘est la pression économique, longtemps sous-estimée, qui fragilise profondément les médias.
Fermetures massives de médias
L’indicateur économique est celui qui, en 2025, fait le plus chuter les scores des pays. «Concentration de la propriété, pressions des annonceurs ou des financeurs, restriction ou attribution opaque des aides publiques… […] un constat s’impose : les médias sont aujourd’hui pris en étau entre la garantie de leur indépendance et leur survie économique», souligne l’ONG dans son communiqué. Résultat, les médias peinent à assurer leur viabilité financière dans 160 pays sur 180. Or «sans indépendance économique, pas de presse libre», rappelle la directrice éditoriale de RSF, Anne Bocandé.
En France aussi, on ferme
Pire encore, des fermetures massives de médias sont observées dans un tiers des pays, sous l’effet justement de «difficultés économiques persistantes» – accompagnées le plus souvent de pressions politiques. C‘est le cas par exemple en Argentine (87e), en Tunisie (129e), au Soud