Du recyclage à foison mais pas pour des raisons écologiques… Dans une enquête publiée jeudi 2 novembre, le média Arrêt sur Images a révélé que la chronique de Rachel Khan sur Radio Classique avait pris fin pour cause de plagiats à répétition. L’essayiste assure de son côté «ne pas avoir été évincée, mais être partie d’elle-même.»
Car selon l’article, cela ne s’est pas produit une seule fois mais cela semblait être une habitude chez l’essayiste. L’enquête porte sur deux mois, soit 28 chroniques, d’antenne de Rachel Khan : Arrêt sur images a dénombré 16 plagiats. Soit 57 % de chroniques contenant des passages repris parfois mot pour mot des articles, dépêches ou pages internet sans jamais les citer. Contactée par Arrêt sur Images, l’essayiste et éditorialiste plaide un «manque d’encadrement sur sa chronique», et estime «payer les frais d’une défiance entre la rédaction et la direction».
Chronique d’un publireportage
Une chronique du 24 avril dernier sur le thème «est-il préférable de prendre une douche ou un bain ?» fait partie des contenus problématiques car elle reprend quasiment au mot près celle d’Aline Perraudin sur RTL, près d’un an et demi plus tôt. Autre exemple, dans sa chronique du 21 avril, Rachel Khan parle jeux vidéo et consacre 80 % de son temps à citer (sans le nommer) un article publié dans Les Echos. Là où ça se complique un peu plus côté déontologie, l’article pompé est un publireportage sponsorisé par Enedis. Wikipédia, L’Humanité, Le Monde, ou encore l’agence de presse AFP font partie des contenus réutilisés.
Ce seraient donc tous ces plagiats qui auraient poussé l’autrice de Racée vers la porte en mai 2023. Alors qu’elle était censée écrire elle-même sa chronique régulière, la direction a appris que ses textes résultaient de recopiages, et aurait mis fin à sa chronique. La direction aurait été alertée par un journaliste de la rédaction de Radio Classique, qui aurait découvert les copiés-collés après une simple recherche Google. Une version des faits différente de celle de Rachel Khan qui souligne que les accusations de plagiat «sont ‘graves’et que cela ‘n’a rien à voir avec ce qu’il s’est passé’».
Notre portrait
L’autrice explique avoir envoyé ses textes en attendant des retours de sa hiérarchie : «si j’avais su qu’il ne fallait pas que je fasse ça, je ne l’aurais pas fait comme ça». Elle avance une excuse imparable à ses yeux : «Si j’avais vraiment plagié, pourquoi auraient-ils continué à m’inviter» à l’antenne.
Rachel Khan se défend également en arguant que la commande de la direction a évolué, passant d’une chronique sur l’art à une chronique sur l’écologie puis une revue de presse. La station annonçait pourtant une «chronique qui traitera de l’urgence environnementale sous l’angle du développement durable» en janvier dernier. Quiproquo ou non, l’essayiste n’a pas été reconduite, en cette rentrée, dans la grille de la station.