Au moment où le projet de réforme de l’audiovisuel public est censé arriver dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, une nouvelle grève va avoir lieu à Radio France et France Télévisions jeudi 10 et vendredi 11 avril. Il s’agira du deuxième débrayage en deux semaines.
L’intersyndicale du groupe radiophonique a déposé un préavis «de 48 heures, couvrant» les deux journées. «Nous l’avions annoncé, nous répondrons présent à chaque nouveau coup de boutoir. Notre détermination est sans faille. L’avenir de Radio France et de ses salariés est en jeu», soulignent la CFDT, la CGT, FO, le SNJ, SUD et UNSA dans un communiqué commun.
Rachida Dati accusée «d’hystériser» les débats
Côté télé, l’ensemble des salariés sont appelés «à cesser le travail à partir de jeudi 14 heures jusqu’à samedi 8 heures pour la défense l’audiovisuel public» par les organisations syndicales. Celles-ci dénoncent notamment «l’hystérisation» du débat en commission Culture à l’Assemblée nationale par la ministre Rachida Dati, «qui n’arrive pas à garder son calme face aux questions légitimes des députés».
L’examen du texte avait été interrompu le 1er avril après un incident qui avait opposé la ministre de la Culture à une fonctionnaire de l’Assemblée nationale. Il n’y a eu ni «agression», ni «insultes», ni «menaces», avait assuré Rachida Dati le lendemain devant la commission, alors que sa présidente Fatiha Keloua Hachi (PS) attendait des excuses, en pointant «des faits graves». Les travaux n’avaient pu reprendre.
Récit
Le projet de réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public poursuit laborieusement son chemin : le texte n’a pu être adopté mardi soir en commission à l’Assemblée nationale, faute de temps. La discussion s’est arrêtée à minuit, au milieu de l’article 2, sur les 15 que contient la proposition de loi portant la réforme.
Son examen vendredi en séance publique reste hypothétique. L’ordre du jour de la séance est très chargé et le projet de réforme pourrait devoir être repoussé à une date ultérieure.
«Il ne sera pas examiné dans notre Assemblée cette semaine», a prédit devant la presse la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot. Et si cette réforme «ne peut pas venir cette semaine, elle ne viendra pas du tout avant l’été», a renchéri Stéphane Peu, patron des députés communistes.
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La réforme de l’audiovisuel public prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un(e) président(e). «Il n’y a pas de fusion», a martelé Rachida Dati mardi face aux craintes exprimées.
Contrairement aux plans initiaux, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français (RFI, France 24), devrait être exclue de la holding.