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Reprise de «la Provence» : Niel et Saadé promettent fonds et merveilles

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Les milliardaires Xavier Niel et Rodolphe Saadé ont soumis, mardi au tribunal de Bobigny, leurs offres de rachat du groupe de presse La Provence et sortent le grand jeu pour convaincre syndicats et journalistes.
Xavier Niel, patron de Free, et Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, principal employeur du privé à Marseille. (Joël Saget et Boris Horvat/AFP)
publié le 1er décembre 2021 à 20h53

Le père Niel face au père Noël. La fable du rachat de la Provence oppose deux milliardaires – c’est désormais une triste tradition dans les médias. Sur le marché après la liquidation judiciaire du groupe Bernard-Tapie, les 89% du groupe de presse (qui compte depuis lundi Corse Matin dans son giron) ont attiré deux gros poissons. Ceux-ci ont soumis leurs offres écrites au tribunal de commerce de Bobigny mardi pour le groupe valorisé à 40 millions d’euros.

Xavier Niel et son holding NJJ partent avec une longueur d’avance et une proposition de bon père de famille. Le patron de Free est déjà détenteur du Nice Matin voisin, de France-Antilles et de parts dans le groupe Le Monde qui lui donnent une aura de patron de presse perçu (notamment chez les journalistes de la Provence) comme respectueux de l’indépendance des rédactions. Surtout, il est déjà actionnaire à hauteur de 11% du groupe marseillais. Cette participation s’accompagne de divers verrous juridiques compliqués à faire sauter pour son adversaire. Notamment une priorité de rachat sur ces 89% restants, ainsi qu’un droit de regard sur tout nouvel actionnaire entrant.

Tycoon marseillo-marseillais

Vendredi, le directeur général de NJJ, Anthony Maarek, est venu devant les syndicats avec des promesses mesurées. Des garanties d’indépendance, comme le demande la rédaction, ou