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Libération
Récit

Salto, plateforme de streaming «made in France» : itinéraire d’un enfant raté

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Lancée en 2020 par TF1, France Télévisions et M6, la réponse française aux plateformes américaines de vidéo à la demande par abonnement fermera définitivement ses portes le mois prochain. Autopsie d’un échec entre mauvais calculs, timings foireux et bâtons dans les roues.
Salto compte 50 salariés. (Riccardo Milani /Hans Lucas. AFP)
par Adrien Franque et Jeanne Rochette
publié le 24 février 2023 à 19h23

Un projet mal né peut-il bien mourir ? Au regard de l’interminable agonie de la plateforme de streaming tricolore Salto, la réponse paraît évidente. Après des mois d’indécision, le rideau tombera le 27 mars prochain sur ce projet né sous l’impulsion de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, rejointe ensuite par ses confrères du privé TF1 et M6. La fin d’une aventure tumultueuse pour le trio d’actionnaires, qui s’est débattu tant bien que mal avec cette plateforme depuis son lancement sur le marché le 20 octobre 2020.

Entérinée lors d’une assemblée générale le 15 février, la dissolution redoutée du rejeton français de la SVOD (vidéo à la demande par abonnement) a été rendue publique le jour même par un communiqué commun des associés. Cela faisait déjà deux jours qu’il n’était plus possible de souscrire à Salto, qui affichait environ 800 000 abonnés payants au compteur, selon un dirigeant de France Télévisions.

Pour prendre les commandes de cette liquidation, les propriétaires ont fait appel au médiatique mandataire judicia