«Immense soulagement» pour Ariane Lavrilleux, journaliste à Disclose, et pour ses soutiens. Mise en cause dans une enquête judiciaire pour divulgation d’informations secret-défense, la jeune femme, convoquée ce vendredi 17 janvier au matin par une juge d’instruction pour une possible mise en examen, a annoncé avoir été placée sous le statut de témoin assisté. Si elle conserve ce statut jusqu’à la fin de la procédure, elle échappera à un procès éventuel. L’information n’a pas été confirmée dans l’immédiat de source judiciaire.
«J’ai été placée sous le statut de témoin assisté en raison de l’intérêt public de l’enquête publiée par Disclose et Complément d’enquête (France 2) et de l’absence d’indices graves ou concordants contre moi», s’est félicitée la journaliste à l’issue de trois heures d’interrogatoire. Coautrice de plusieurs enquêtes pour le média d’investigation en ligne, Ariane Lavrilleux avait notamment cosigné, en novembre 2021, un article révélant comment une opération française de renseignement mise sur pied dans un but de coopération antiterroriste avait été utilisée par l’Egypte pour bombarder des civils soupçonnés de contrebande, sans que Paris, pourtant averti à plusieurs reprises, n’y mette un terme.
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Le ministère des Armées avait porté plainte après ces révélations, et une enquête avait été ouverte. En septembre 2023, Ariane Lavrilleux avait été perquisitionnée et placée en garde à vue. Des organisations de journalistes et des associations de défense de la liberté de la presse avaient vivement dénoncé une atteinte au secret des sources.
Un ex-militaire, soupçonné d’être une source de Disclose, avait été mis en examen pour «détournement et divulgation de secret de la défense nationale par son dépositaire» ainsi que pour violation du secret professionnel. Placé depuis sous contrôle judiciaire, il risque jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende.
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