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Thomas Legrand renonce à son émission sur France Inter après la polémique sur ses échanges avec des cadres du PS

Intervenant sur la radio publique depuis 2008 et à «Libération» depuis 2022, le journaliste a choisi de mettre un terme à son rendez-vous hebdomadaire, mais continuera d’intervenir à l’antenne a-t-il annoncé ce mardi 9 septembre.

Thomas Legrand, à Paris, en 2022. (Joel Saget/AFP)
Publié le 09/09/2025 à 17h56, mis à jour le 09/09/2025 à 18h16

Critiqué par plusieurs responsables politiques pour des propos sur Rachida Dati tenus à des dirigeants du Parti socialiste – Pierre Jouvet et Luc Broussy –, le journaliste Thomas Legrand a annoncé ce mardi 9 septembre qu’il renonçait à son émission hebdomadaire sur France Inter, mais qu’il continuera d’intervenir à l’antenne. Il avait été filmé à son insu en juillet dans un restaurant parisien au côté d’un autre journaliste du service public, Patrick Cohen. Une vidéo de cet échange a été diffusée vendredi par le média d’extrême droite l’Incorrect.

«J’ai annoncé ce matin à la direction de France Inter qu’il m’est désormais impossible d’assurer sereinement le débat hebdomadaire prévu dans la nouvelle grille», a indiqué sur le réseau social X le journaliste, par ailleurs membre de la rédaction de Libération depuis 2022. «Il continuera à intervenir à l’antenne», a assuré de son côté la direction de France Inter, qui l’avait suspendu provisoirement.

Thomas Legrand précise ce mardi à Libé que l’abandon de son émission sur la station publique est «vraiment [son] choix» : «Je suis heureux de rester dans ma maison et d’avoir retrouvé la confiance de mes confrères d’Inter ; qui d’ailleurs ne me l’avaient pas retirée».

Au cours de la discussion filmée en catimini, où est évoquée la stratégie de la gauche en vue de la présidentielle de 2027, Thomas Legrand déclare notamment : «Nous, on fait ce qu’il faut pour [Rachida] Dati, Patrick [Cohen] et moi», ce qui a pu être interprété comme un parti pris à l’encontre de la ministre sortante de la Culture.

Dans un message publié sur X vendredi soir, Rachida Dati, investie comme candidate des Républicains à la mairie de Paris, a demandé que des mesures soient prises envers les deux chroniqueurs, dénonçant des «propos graves et contraires à la déontologie». «Complot», «infiltration», «mafia» : très rapidement, les critiques ont fusé envers les deux journalistes, aussi bien du côté des Républicains que du Rassemblement national et de La France insoumise.

«Je tiens des propos maladroits» mais «j’assume de “m’occuper” journalistiquement des mensonges de madame Dati», a justifié samedi Thomas Legrand. «On a pris des bouts de phrase» et «c’est complètement manipulatoire», a de son côté réagi auprès de l’AFP Patrick Cohen, présent sur France Inter et dans l’émission C à vous sur France 5. Les deux journalistes ont annoncé leur intention de porter plainte.

Le PS s’est lui défendu en assurant qu’«aucune collusion n’existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu’ils soient». Mardi, la direction de France Inter a estimé que le retrait de Thomas Legrand de sa nouvelle émission dominicale, qu’il avait animée une seule fois, traduisait «son profond attachement au service public et son souhait de protéger le travail des journalistes de la rédaction». «Il continuera à intervenir à l’antenne comme éditorialiste de Libération et sous d’autres formes adaptées dont nous discutons avec lui», a ajouté la direction.

Mise à jour à 18 h 15 avec davantage de contexte.