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Un journaliste de «Reporterre» poursuivi en justice après avoir couvert une action écolo

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Grégoire (aujourd’hui Elsa) Souchay, également pigiste pour «Libération», a été convoqué devant le tribunal judiciaire de Rodez après un reportage sur des activistes anti-OGM en novembre 2021.
Grégoire Souchay (au centre) lors de l'action des militants de Faucheurs Volontaires, à Calmont, le 10 novembre 2021. (Matthieu Rondel/AFP)
publié le 6 décembre 2022 à 18h21

«Cela témoigne d’une perte de culture de ce qu’est la démocratie, qui intègre le droit d’être informé librement. Si on laisse se reproduire ça, c’est une porte ouverte à la multiplication de ce genre d’actes de la part des autorités.» Le rédacteur en chef de Reporterre, Hervé Kempf, trente-cinq ans de carrière dans le journalisme environnemental, n’avait encore «jamais vu ce genre de pratiques lors de la couverture d’actions écologistes». Un des journalistes pigistes du site d’information écolo, Grégoire (aujourd’hui Elsa) Souchay, également correspondant pour Libération dans l’Aveyron, a reçu, voilà plusieurs mois, une convocation en justice devant le tribunal judiciaire de Rodez. L’audition, qui devait se tenir initialement mercredi, a été repoussée au printemps.

Les faits reprochés datent du 10 novembre 2021. Elsa Souchay couvre alors pour Reporterre une opération de désobéissance civile menée par le groupe de militants anti-OGM Faucheurs volontaires dans un entrepôt de l’entreprise RAGT Semences, à Calmont (Aveyron). La cible des 80 activistes présents ce jour-là : des semences rendues tolérantes aux herbicides, élaborées en laboratoire, et dont ils transpercent les sacs pour les répandre sur le sol. «On était cinq journalistes sur place, dont notamment un de l’AFP, et un de Mediapart, raconte Elsa Souchay. On rentre avec les faucheurs dans l’entrepôt, l’action se passe. Je prends simplement en photo une étiquette puis la repos