Lors de son rachat de Konbini en février 2024, Geoffroy La Rocca et son groupe DC Company s’était engagé «sur la non-réduction des effectifs». Une promesse que n’aura pas tenu l’éditeur du «Gorafi». La Société des journalistes (SDJ) du média d’infodivertissement a annoncé le licenciement de huit journalistes, soit un quart de la rédaction, dans un communiqué publié jeudi 9 janvier.
«Une saignée sans précédent qui survient après les nombreux départs de journalistes ayant pris leur clause de cession en 2024 et de salarié.e.s non-journalistes qui partagent tous un point commun : celui de n’avoir jamais été remplacé.e.s», détaille la SDJ dans leur texte.
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Interrogé par Les Echos, Geoffroy La Rocca, directeur général du pure-player depuis son rachat, confirme les licenciements mais conteste qu’il s’agit d’un «quart de la rédaction» : «Nous sommes près de 80 au total sur la partie création de contenus», affirme-t-il au quotidien économique, en incluant les cadreurs monteurs dans son calcul.
Selon le DG de Konbini, les licenciements concernent «des personnes qui travaillaient sur le site Internet», dont le trafic a baissé de 50 % depuis 2022, entraînant une baisse de revenus. Du côté de la rédaction, on redoute même une fermeture totale du site
«Climat social anxiogène»
Selon le texte de la Société des journalistes de Konbini, ces licenciements seraient corrélés «avec les difficultés économiques qui touchent les médias en ligne». Mais il dénonce également des «objectifs économiques complètement irréalisables» fixés par la direction.
Au-delà des licenciements, la SDJ attaque la «technique du bulldozer» utilisée par la direction, qui peine à «véritablement justifier économiquement ce licenciement collectif drastique». Pointant du doigt un «climat social anxiogène», elle dénonce «des surcharges de travail», qui mène à «d’importants risque psycho-sociaux». «Cela fait un moment que les journalistes ont peur et qu’on parle d’une morosité ambiante», témoigne une source anonyme aux Echos. «On ne demande pas de faire plus avec moins de personnes, on adapte la capacité de production de contenus à l’équipe», rétorque Geoffroy La Roca dans le quotidien économique, selon qui le CSE a commandé une expertise sur les risques psychosociaux.