La main dans le sac. Le mardi 21 mai, en plein Festival de Cannes, le magazine Vanity Fair a publié simultanément sur Instagram et sur son site une série de portraits d’acteurs, dont Bella Hadid ou Sebastian Stan. Mais un détail clochait : sur le site, le pins de l’acteur Guy Pearce, un drapeau palestinien, n’y était pas visible, pourtant bien porté par l’acteur lors de la soirée de présentation des Linceuls de David Cronenberg, dans lequel il interprète le rôle de Maury, ou encore sur la même photo publiée sur Instagram. Le pins y avait été vraisemblablement effacé par photomontage.
Vite repérée par les internautes, cette suppression a rapidement été considérée par certains comme une censure de la part du magazine d’origine américaine. Le magazine a donc remplacé la photo modifiée par l’originale dans l’article en ligne, et a publié sur son compte X des excuses le 26 mai, en réponse à une critique de la photo modifiée devenue virale.
Vanity Fair France Apologizes After Guy Pearce's Palestinian Flag Pin Edited Out of Cannes Portrait: We 'Mistakenly Published a Modified Photo' https://t.co/cSifg1TJ5M
— Variety (@Variety) May 29, 2024
«Bonsoir. Nous avons publié par erreur sur le site une version modifiée de cette photo. La version originale avait été publiée sur Instagram le même jour. Nous avons rectifié notre erreur, nous présentons toutes nos excuses», est-il écrit.
Un Festival de Cannes «sans polémiques»
Afin de clarifier les raisons de l’existence de la photo modifiée, CNN a contacté Condé Nast Publications, propriétaire américain du magazine, qui n’a pas donné suite à ses sollicitations. Afin de dissiper tout doute quant à son soutien aux victimes palestiniennes, Guy Pearce s’est fendu d’un Tweet : «Des Palestiniens sont tués en ce moment même. Déplacés, traumatisés, détruits. Les vies et les futurs des enfants palestiniens sont éradiqués par un tyran vindicatif. Il DOIT être arrêté.»
Cette édition du Festival de Cannes a pourtant été placée sous le signe du «sans polémique», comme l’a annoncé son délégué général, Thierry Frémaux le mardi 14 mai. Une déclaration qui a provoqué l’ire du collectif Tapis Rouge Colère Noire, qui a collé des affiches dénonçant la guerre à Gaza, les émissions de CO2 ou encore l’insuffisante prise en compte de #MeToo.
Mais cet ordre de ne pas faire de vagues n’a pas empêché les stars de montrer leur engagement sur les tapis rouges, comme l’a fait Cate Blanchett. Venue assister à la projection de The Apprentice, elle a porté une robe aux couleurs vert, blanc et noir, figurant, avec l’ajout du rouge du tapis du Festival, le drapeau palestinien. L’actrice, ambassadrice du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies, a régulièrement appelé à un cessez-le-feu depuis le début du conflit Hamas-Israël. «Je ne viens pas d’Israël, ni de Palestine. Je ne fais pas de politique, ni même d’analyse politique. Mais je fais partie des témoins, avait-elle déclaré devant le Parlement européen en novembre. Le conflit a fait, et continue à faire, des milliers de victimes innocentes.»