«Comment faire un journal totalement indépendant qui n’a pas au-dessus de lui une épée de Damoclès, celle d’un financier qui peut vous tomber sur la tête si vous faites quelque chose qui lui déplaît ? s’interrogeait Riss, lors de la table ronde organisée par Libération. On gère sérieusement cela. Au bout de dix ans, on est toujours indépendant financièrement. A l’équilibre, parfois bénéficiaire.» Les comptes 2023 des éditions Rotative (maison mère du journal et des éditions Les Echappées, qui publient des livres de contributeurs de Charlie) confirment cet équilibre, avec 8,1 millions d’euros de chiffre d’affaires. De quoi préserver le trésor de guerre : avec 20,4 millions d’euros de «réserve statutaire», Charlie a effectivement de quoi voir venir. Le résultat de la mise en place depuis 2015 du statut d’entreprise solidaire de presse, impliquant le réinvestissement d’au moins 70 % des bénéfices dans le journal. Les dirigeants de Charlie avaient voté pour que la totalité de cette somme soit réinvestie en interne.
2015-2025, les 10 ans du 7 Janvier
Ventes, abonnements, effectifs… «Charlie Hebdo» conserve sa stabilité économique
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Pancho, dessinateur argentin, collabore au «Canard enchaîné». Il a dessiné pour «le Monde» (1983-2008) et «The New York Review of Books». (Pancho/Liberation)
par Adrien Franque
publié le 7 janvier 2025 à 7h24
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