Ursula von der Leyen joue avec des allumettes près d’un baril de poudre. En donnant l’impression de profiter de la crise politique française pour conclure précipitamment, vendredi 6 décembre, un accord de libre-échange avec le Mercosur que Paris conteste, la présidente de la Commission prend un énorme «risque», comme on le souligne à Paris. Celui d’être désavoué par les Etats membres, mais surtout celui d’alimenter l’euroscepticisme hexagonal dont bénéficieront le Rassemblement national et La France insoumise, les deux responsables de la chute du gouvernement de Michel Barnier. La présidente de la Commission a d’ailleurs renoncé in extremis à assister samedi à l’inauguration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en raison d’une «mauvaise communication interne», a indiqué une porte-parole de la Commission.
«L’accord politique» entre les deux rives de l’Atlantique a donc été approuvé ce vendredi. Depuis la veille, la Commission n’en faisait plus mystère. C’est d’ailleurs pourquoi, jeudi, Ursula von der Leyen avait pris l’avion au débotté pour assister en personne au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Mercosur