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Analyse

Sur le Mercosur, Ursula von der Leyen tente le passage en force

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Alors que le traité de libre-échange avec l’Amérique du Sud, auquel Paris s’oppose catégoriquement, a été politiquement approuvé ce vendredi 6 décembre en Uruguay, la présidente de la Commission européenne semble profiter du chaos politique en France pour accélérer le mouvement. Mais la bataille ne fait que commencer.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Bruxelles, le 4 décembre 2024. (Nicolas Tucat/AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 6 décembre 2024 à 8h28

Ursula von der Leyen joue avec des allumettes près d’un baril de poudre. En donnant l’impression de profiter de la crise politique française pour conclure précipitamment, vendredi 6 décembre, un accord de libre-échange avec le Mercosur que Paris conteste, la présidente de la Commission prend un énorme «risque», comme on le souligne à Paris. Celui d’être désavoué par les Etats membres, mais surtout celui d’alimenter l’euroscepticisme hexagonal dont bénéficieront le Rassemblement national et La France insoumise, les deux responsables de la chute du gouvernement de Michel Barnier. La présidente de la Commission a d’ailleurs renoncé in extremis à assister samedi à l’inauguration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en raison d’une «mauvaise communication interne», a indiqué une porte-parole de la Commission.

«L’accord politique» entre les deux rives de l’Atlantique a donc été approuvé ce vendredi. Depuis la veille, la Commission n’en faisait plus mystère. C’est d’ailleurs pourquoi, jeudi, Ursula von der Leyen avait pris l’avion au débotté pour assister en personne au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Mercosur