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Wall Street

Meta double ses bénéfices mais ses investissements dans l’IA inquiètent

Si Meta a doublé son bénéfice net au premier trimestre, Wall Street s’inquiète du coût de plus en plus élevé de ses investissements dans l’intelligence artificielle (IA), ce jeudi 25 avril.
Le logo de Meta Platforms lors d'une conférence à Mumbai, en Inde, le 20 septembre 2023. (Francis Mascarenhas/REUTERS)
publié le 25 avril 2024 à 9h57

Un bilan contrasté ce jeudi 25 avril pour Meta. D’une part, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp a doublé son bénéfice net au premier trimestre, atteignant des résultats supérieurs aux attentes. Mais d’une autre part, le coût de plus en plus élevé de ses investissements dans l’intelligence artificielle (IA) inquiète Wall Street : Meta a annoncé que ses investissements allaient être compris entre 35 et 40 milliards de dollars cette année, plus que prévu donc, à cause des besoins dans l’IA (infrastructures, recherche et développement, etc).

D’une certaine manière, Meta a de quoi se réjouir : dans le détail, le numéro deux mondial de la publicité en ligne a vu son chiffre d’affaires trimestriel grimper de 27 %, atteignant 36,5 milliards de dollars, dont il a dégagé 12,4 milliards de profits. En revanche, dans le domaine de l’IA, ce bilan contrasté a fait l’effet d’une douche froid sur le marché. En cause : l’action du groupe californien perdait plus de 16 % lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

«Devenir la première entreprise d’IA au monde»

En retard sur Google et Microsoft dans la course effrénée à l’IA générative (production de textes, images et autres contenus, sur simple requête en langage courant), Meta a dévoilé la semaine dernière la nouvelle version de Meta AI, son assistant qui répond aux questions des utilisateurs, comme ChatGPT. Ce nouvel outil gagnera en visibilité sur les plateformes du groupe et en compétences grâce à un nouveau modèle d’IA plus perfectionné, Llama 3.

«Je crois que nous avons gagné en optimisme et en ambition sur l’IA.» Lors de la conférence pour les analystes, Mark Zuckerberg, le patron de la société, a tenté de rassurer les esprits en assurant que les premiers retours étaient très positifs et a encouragé à investir suffisamment pour «rester à la pointe» et faire de Meta AI «le meilleur et le plus utilisé assistant d’IA au monde» : «Nous sommes arrivés à un stade où nous montrons que nous pouvons construire des modèles de pointe et devenir la première entreprise d’IA au monde». Il a cependant reconnu qu’il lui faudra sans doute «plusieurs années» avant que ces efforts ne portent leurs fruits.

Des affirmations qui entretiennent un flou trop long et trop incertain pour Wall Street : pendant la conférence, certains analystes ont même suggéré que Meta dépense moins dans le métavers et libère ainsi des fonds pour l’IA. En cause : la branche Reality Labs, chargée du développement d’appareils et de logiciels pour le métavers (mélange des univers réels et virtuels via des lunettes et casques high-tech), a de nouveau enregistré des pertes conséquentes, de plus de 3,8 milliards de dollars. L’entreprise prédit d’ailleurs qu’elles vont encore se creuser.

Zuckerberg réitère sa confiance

En réponse, Mark Zuckerberg, qui considère le métavers comme l’avenir d’internet, a réitéré sa confiance dans le potentiel de ces technologies. Selon lui, l’IA se marie bien avec ces nouveaux objets : «Les lunettes connectées sont idéales pour l’assistant d’IA, parce que cela lui permet de voir ce que vous voyez et d’entendre ce que vous entendez. Donc l’assistant a tout le contexte pour vous aider.»

Par ailleurs, le groupe américain vient de lancer Meta Horizon OS, son système d’exploitation pour les appareils de réalité mixte, désormais ouvert à d’autres fabricants. Certains analystes se montrent plus optimistes, étant donné la croissance de son cœur de métier. D’autant plus que Meta a de plus en plus d’espaces publicitaires disponibles à la vente, à un prix moyen en hausse, de quoi «dégager des marges enviables, même si elle continue d’investir dans des secteurs qui ne contribueront peut-être pas aux bénéfices avant plusieurs années», a réagi l’analyste, Max Willens de Emarketer.