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Record

Mieux coté que Netflix, Meta et Tesla réunies : Nvidia dépasse les 5 000 milliards de dollars de capitalisation boursière

Le géant américain des puces électroniques est devenu mercredi la première entreprise au monde à franchir ce cap symbolique, preuve de l’appétit accru pour les valeurs liées à l’IA.

Le patron de Nvidia, Jensen Huang, à Taipei, Taïwan, le 2 juin 2024. (Ann Wang/Reuters)
Publié le 29/10/2025 à 16h42

Un nouveau record pour le géant des semi-conducteurs. Après avoir dépassé en juillet le seuil des 4 000 milliards de dollars de valorisation boursière, Nvidia a vu le prix de son action s’envoler à 211,99 (+ 5,45 %) ce mercredi 29 octobre. Cela lui permet désormais d’afficher une capitalisation boursière de plus de 5 100 milliards de dollars. Soit plus que le PIB de la France ou de l’Allemagne.

Depuis le début de l’année, le cours du concepteur de processeurs, cartes graphiques et logiciels s’est envolé de près de 60 %. Sa valorisation est désormais plus élevée que celles de Tesla, Meta et Netflix réunies. «Nvidia continue d’être le moteur de l’optimisme des investisseurs […] en raison du potentiel de croissance qu’elle présente», explique Sam Stovall, du Centre de recherche et d’analyse financières (CFRA).

L’entreprise de Jensen Huang est la tête de proue de l’enthousiasme des marchés autour de l’IA, dopé par les ventes de ses processeurs graphiques ou GPU (graphics processing units) sophistiqués. S’il n’est pas le premier à avoir développé ces technologies, le groupe californien en a fait sa spécialité dès la fin des années 1990, pivotant rapidement des jeux vidéo vers l’informatique à distance (cloud computing), alors naissante, et a donc une expérience unique dans le domaine.

«Des contrats colossaux tous les jours»

«C’est une entreprise qui ne cesse d’améliorer son efficacité opérationnelle et qui semble annoncer des contrats colossaux tous les jours», analyse Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. Illustration : mardi, Nvidia a annoncé prendre une part de 2,9 % dans le fabricant finlandais d’équipements télécoms Nokia, moyennant 1 milliard de dollars. Le même jour, l’entreprise annonçait un partenariat avec Uber pour rendre autonomes des dizaines de milliers de voitures de différents constructeurs à partir de 2027. Fin septembre, le groupe a aussi déclaré injecter 100 milliards de dollars pour qu’OpenAI, le créateur de ChatGPT, puisse construire ses centres de données.

Certains opérateurs s’inquiètent toutefois de l’explosion d’une possible «bulle de l’IA» sur les marchés boursiers. «Les valorisations sont très élevées» et «les actions pourraient donc être vulnérables à toute mauvaise nouvelle», avance Sam Stovall. L’hiver dernier, à l’annonce de la start-up chinoise d’IA DeepSeek, Nvidia avait perdu 590 de ses 3 500 milliards de dollars de valorisation boursière.

Les dépenses dans l’IA devraient atteindre dans le monde environ 1 500 milliards de dollars en 2025, selon le cabinet américain Gartner, puis plus de 2000 en 2026, soit près de 2 % du PIB mondial.