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Libération
Bruno menace

Négociations commerciales : Le Maire met en garde les resquilleurs et assure que les prix alimentaires vont baisser

Les agriculteurs en colèredossier
Le ministre de l’Economie a menacé de sanctions ce lundi 5 février les industriels et distributeurs signataires des «124 contrats» ne respectant pas la loi Egalim. Par cette pression, il espère aussi faire baisser les prix des produits.
Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire prononce un discours lors d'une conférence de presse à Matignon, à Paris, le 1er février 2024. (Julien De Rosa /AFP)
publié le 5 février 2024 à 21h24

Bruno menace, épisode 1487228. Près d’une semaine après la fin des négociations commerciales entre industriels et distributeurs, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé ce lundi 5 février avoir identifié de nombreux contrats qui ne respectent pas la loi, et a envoyé des injonctions pour contraindre les entreprises concernées à s’y conformer.

Parmi les réponses au mouvement de colère des agriculteurs, le gouvernement s’est engagé à renforcer le contrôle de ces contrats signés dans le cadre des négociations entre distributeurs et industriels, afin de s’assurer qu’ils sont en conformité avec la loi Egalim, qui vise à protéger la rémunération des agriculteurs. Des contrôles sur l’origine française des produits ont aussi été lancés.

Sur les «1 000 contrats signés» au terme des négociations commerciales qui se sont achevées le 31 janvier entre les «grands industriels» et les «cinq grands distributeurs», «124 contrats ne respectent pas les règles de la loi», a chiffré Bruno Le Maire dans l’émission C à vous, diffusée sur France 5.

«J’ai donc envoyé des injonctions à tous les industriels et tous les distributeurs» dont les contrats ne sont pas conformes, a poursuivi le ministre. «Ils ont quinze jours pour expliquer pourquoi ils ne se sont pas conformés et pour s’y conformer, faute de quoi industriels et distributeurs encourront chacun une amende pouvant aller jusqu’à 5 millions d’euros», a menacé le ministre, promettant aussi de rendre public leurs noms.

«Personne ne passera entre les mailles du filet»

Répondant aux accusations de Michel-Edouard Leclerc, le porte-voix de l’enseigne leader du secteur E.Leclerc, qui s’estime visé «personnellement» par «un groupe de députés» de la majorité, Bruno Le Maire a rétorqué que E.Leclerc n’est «ni plus ni moins» dans le viseur du gouvernement. «Les cinq distributeurs sont tous concernés par les enquêtes» lancées et «personne ne passera entre les mailles du filet», a assuré le numéro deux du gouvernement. Il a affiché sa fermeté : «les sanctions tomberont sur tous ceux qui ont triché».

Concernant les centrales d’achat domiciliées à l’étranger qui permettraient aux distributeurs de contourner la loi, Bruno Le Maire a fait savoir que les contrôles sont en cours et a rappelé que «tout produit vendu en France doit respecter la loi française».

Et le ministre s’attend à ce que sa pression sur les distributeurs et industriels porte ses fruits. S’il a reconnu que les prix de l’alimentaire vont continuer à augmenter de «2 à 3 %» dans les prochains mois, il assure aussi qu’ «un quart des prix des produits alimentaires vont baisser», notamment pour les pâtes, le sucre, le café, les céréales et les huiles.