Bruno Le Maire a promis, mais les industriels temporisent. Les négociations entre supermarchés et industriels ne devraient pas aboutir à une baisse générale des prix, mais plutôt à une «très légère inflation», a prévenu ce mercredi 10 janvier Jean-Philippe André, président de la principale organisation représentative des agro-industriels, l’Ania. Dimanche, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait pourtant assuré que les prix de certains produits alimentaires allaient baisser en 2024, précisant que ces baisses se verraient «dès que les négociations commerciales auront pris fin».
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«On a pu entendre dire qu’il y aura des baisses générales des prix : je ne pense pas», a estimé sur Radio Classique Jean-Philippe André. «Il n’y aura pas de retour aux prix qu’on a pu connaître en 2019 et 2020», soit avant l’envolée des prix de l’alimentaire. Pour le représentant des industriels, des hausses sont même probables sur certains produits en tension, comme le sucre, le riz, l’huile d’olive, le cacao ou le jus d’orange.
«On ne va pas revenir en arrière sur les salaires»
Sur les prix de l’alimentaire en général, «on va parler de très légère inflation, peut-être de 2-3 % », a estimé Jean-Philippe André, un chiffre très similaire à celui formulé mardi par le délégué général de la fédération des distributeurs, Jacques Creyssel.
Le président de l’Ania impute ces hausses à une «structure de coûts» encore «élevée», notamment du fait des augmentations de salaire depuis deux ans. «Le Smic a augmenté de 15 % depuis deux ans», a-t-il justifié. Or, «on ne va pas revenir en arrière sur les salaires» - les baisses de salaires étaient de toute manière interdites par la loi, sauf accord du salarié. Les négociations commerciales entre la grande distribution et leurs fournisseurs de l’agro-industrie, qui vont déterminer le prix d’une large part des produits vendus en grandes surfaces, doivent s’achever au 31 janvier.