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Analyse

Nouvelle-Calédonie : pour sauver la filière nickel, la tentation chinoise

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Deux des trois usines métallurgiques de l’archipel recherchent un repreneur. Alors qu’une visite ministérielle débute ce mercredi 21 février, le gouvernement local a ouvert la porte à l’entrée d’un industriel chinois. A rebours de la stratégie Pacifique d’Emmanuel Macron.
La mise en sommeil de l’usine de nickel de Koniambo a été annoncée la semaine dernière. (Théo Rouby/Hans Lucas)
par Gilles Caprais
publié le 21 février 2024 à 7h34

Les 1 400 salariés de Koniambo Nickel (KNS) ont appris la mauvaise nouvelle le 12 février. Implantée à 300 kilomètres de Nouméa, l’usine du Nord, symbole du rééquilibrage économique de la Nouvelle-Calédonie en faveur des Kanak, est mise en sommeil. Les salariés restent en poste : les deux fours seront maintenus chauds pendant six mois, le temps pour l’actionnaire de trouver un repreneur – ce qui lui éviterait la coûteuse déconstruction du site industriel. Détenteur de 49 % de l’usine, le géant suisse des matières premières Glencore a fini par se lasser des incidents techniques et des pertes de sa filiale, dont la dette a atteint la somme colossale de 14 milliards d’euros en seulement dix années d’exploitation. Et les 200 millions d’euros d’aides publiques proposés par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, n’y ont rien changé. «Un processus pour vendre les parts de Glencore sera engagé́ par Glencore lui-même», précise le communiqué signé par Neil Meadows, président de KNS.

Le dossier n’est pas à l’agenda officiel des trois ministres qui débarqueront ce mercredi 21 février sur l’archipel – Gérald Darmanin (Intérieur), Eric Dupond-Moretti (Justice) et Marie Guévenoux (Outre-mer). Avec les négociations en cours sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, toujours incertain