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Nouvelle-Calédonie : trois mois après les émeutes, l’économie au bord du gouffre

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Incertitudes sur le nickel, tourisme et BTP à l’arrêt, chômage… Les violences qui ont fait suite, en mai et en juin, à la réforme du corps électoral ont fragilisé l’île. 4,2 milliards d’euros ont été demandé par les instances locales pour «éviter la mort économique et sociale du pays».
A Koné, en Nouvelle-Calédonie, le 30 août. (Delphine Mayeur/AFP)
publié le 24 septembre 2024 à 11h26

«Urgent Nouvelle-Calédonie» : c’est l’un des dossiers brûlants que le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a trouvé sur son bureau en arrivant à Matignon. Déjà bien fragile, l’économie du territoire français du Pacifique Sud menace de s’effondrer sans une intervention massive de l’Etat. A la veille de l’été, les émeutes déclenchées par les indépendantistes kanak contre une réforme du corps électoral jugée trop favorable aux non-indépendantistes ont laissé derrière elles de nombreuses destructions d’équipements et d’entreprises. Jusqu’à paralyser l’activité du territoire. Le gouvernement local a estimé le coût de ces événements pour la Nouvelle-Calédonie à 2,2 milliards d’euros : 1,2 milliard pour le secteur privé avec quelque 740 entreprises, 200 maisons et 3 000 voitures pillées, vandalisées ou incendiées, et 1 milliard pour le secteur public où l’on a compté 19 établissements scolaires partis en fumée et plusieurs locaux et équipements publics dégradés.

Le 28 août, le Congrès de Nouvelle-Calédonie a voté une résolution demandant un plan d’urgence de 4,2 milliards d’euros sur la période 2024-202