Menu
Libération
Energie

Nucléaire en forme, record d’énergies renouvelables… La production d’électricité de retour à son niveau pré-Covid en 2024

Selon le gestionnaire du réseau RTE, la production d’électricité a l’an dernier franchi pour la première fois le seuil de 95% d’électricité d’origine bas carbone.
La centrale nucléaire du Tricastin, dans la Drôme. (J F Tripelon-Jarry/Only France.AFP)
publié le 20 janvier 2025 à 18h59

C’était attendu depuis plusieurs mois, mais RTE le confirme ce lundi 20 janvier. Selon le gestionnaire du réseau, la production d’électricité en France est revenue à ses niveaux d’avant-Covid en 2024 (+ 8,45 % par rapport à 2023). Et grâce au «redressement rapide» du nucléaire et à la performance exceptionnelle de la production renouvelable, elle a franchi pour la première fois le seuil de 95 % d’électricité d’origine bas carbone et a battu son record d’exportation.

Avec 536,5 TWh, la production d’électricité française a atteint «son plus haut niveau depuis cinq ans», retrouvant ainsi «un niveau identique à celui de 2019, conforme à la moyenne 2014-2019 (537,5 TWh)», selon ces chiffres. L’année noire du nucléaire en 2022, qui avait vu une production historiquement basse depuis trente ans (279 TWh) – en raison notamment des problèmes de corrosion – est derrière la France, avec 361,7 TWh l’an dernier. Un retour qui illustre un mouvement plus général, affirme l’Agence internationale de l’énergie dans son dernier rapport, qui estime que «le nucléaire se trouve à l’aube d’une nouvelle ère».

Mais si l’atome reste, de très loin, la première source de production (67,41 %), les énergies renouvelables ont également pris leur part (27,6 %). RTE se réjouit d’«une production hydraulique exceptionnelle», au plus haut depuis 2013 (74,7 TWh) alors que des records de pluviométrie ont été atteints par certains endroits en France mais aussi d’une «croissance soutenue de la production des filières éolienne et solaire (70 TWh en 2024, contre 46 TWh en 2019)». Là encore, c’est une première, souligne RTE : la production renouvelable «a atteint un record de 148 TWh», dont environ un tiers provenait de l’éolien (46,6 TWh).

Intensité carbone de l’électricité française parmi «les plus basses au monde»

A contrario, avec 19,9 TWh, la France n’avait plus produit aussi peu d’électricité à partir de centrales fossiles (gaz, charbon, fioul) «depuis le début des années 1950», représentant «pour la première fois», un niveau cumulé inférieur à la production solaire (23,3 TWh). La France, qui prévoit d’abandonner ses centrales à charbon en 2027, a produit 0,7 TWh d’électricité à partir de ce combustible très polluant et émetteur de gaz à effet de serre, 1,8 TWh à partir de fioul et 17,4 TWh en centrales en gaz, moins qu’en 2023 (29,2 TWh).

Nucléaire qui revient à un haut niveau, renouvelables qui explosent, fossiles au plus bas… En toute logique, la production bas carbone française a ainsi «atteint pour la première fois le seuil de 95 % de l’électricité produite en France», contre 92,2 % en 2023, précise RTE, qui avait fait de cette alliance entre ces sources à zéro émission des piliers de son futur énergétique pour 2035 puis 2050.

Selon le gestionnaire du réseau, l’intensité carbone de la production d’électricité française a été de 21,3 grammes d’équivalent CO2 par kWh, près d’un tiers de moins qu’en 2023. «Il s’agit de l’une des plus basses au monde, a indiqué RTE. Ces performances confirment l’atout que constitue le système électrique français pour la décarbonation de l’économie française au sens large (qui dépend encore à 60 % d’énergies fossiles et importées) et sa réindustrialisation.»