Emmanuel Macron voit en eux l’arme secrète pour tenir l’objectif de «tripler l’énergie nucléaire d’ici 2050» qu’il s’est fixé dans le cadre de la COP 28 à Dubaï, avec une «alliance» de 22 pays partisans de l’atome comme «solution indispensable à la lutte contre le changement climatique». Le chef de l’Etat devrait encore en vanter les mérites ce jeudi à Bruxelles au Nuclear Energy Summit. Mais les petits réacteurs SMR (Small Modular Reactors), n’existent encore que sur le papier. Et ils ne font pas forcément l’unanimité chez les spécialistes de l’énergie, même si on les connaît depuis les années 50 dans le domaine militaire, pour propulser les sous-marins nucléaires. En témoigne le rapport très détaillé rédigé par l’ingénieur et consultant Antoine Bonduelle du bureau E & E (études, expertises et recherches en climat-énergie), que nous avons pu nous procurer – «Les SMR, le nouveau mirage de l’industrie nucléaire» – résume à lui seul un grand scepticisme vis-à-vis de ces petits frères des puissants réacteurs EPR.

Expert auprès du Groupe intergouvernemental d’étude sur l’évolution du climat (Giec) et cofondateur du Réseau Action Climat, l’auteur assure n’avoir pas voulu se placer «dans un cadre polémique entre pro et antinucléaire» mais «du seul point de vue de l’ingénieu