«Des dysfonctionnements graves et inacceptables.» Au cours d’une conférence de presse matinale jeudi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a blâmé, sans le citer, l’opérateur Orange. La veille au soir, une panne avait gravement perturbé le fonctionnement des numéros d’appel téléphonique des secours – le 15 (Samu), le 18 (sapeurs-pompiers), le 17 (police secours) et le 112 (le numéro d’appel d’urgence européen) – dans toute la France pendant environ sept heures. Elle pourrait avoir causé la mort d’au moins trois personnes. «C’est trop tôt pour faire un bilan, mais évidemment on est très préoccupés», a reconnu Emmanuel Macron jeudi midi en déplacement dans le Lot.
L’incident «a été immédiatement pris au sérieux» au sommet de l’Etat, a-t-on fait savoir au sein du couple exécutif. Convoqué à 9 heures au ministère de l’Intérieur jeudi matin, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a trouvé face à lui Gérald Darmanin, Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique, ainsi que le directeur de cabinet du Premier ministre, Nicolas Revel. Toutes les conditions étaient réunies pour que le patron passe un sale quart d’heure à huis clos. «Pas de commentaire», élude-t-on au ministère à propos de l’entrevue.
«La situation est sous contrôle»
Chez Orange, la communication de crise a évidemment été enclenchée. L’air grave, Stéphane Richard s’est adonné à un exercice de contrition sur le plateau du journal télévisé de 13 heures de TF1, présentant des excuses publiques au nom de son