A deux jours de la clôture des Jeux olympiques, dimanche 11 août, et avant le début des Jeux paralympiques, le 28 août, l’ensemble des acteurs du transport en Ile-de-France s’accorde un satisfecit général. «Merci les Jeux. Ça s’est passé comme prévu. Nous sommes en passe de remporter le défi du transport des athlètes avec des moyens décarbonés», a estimé la présidente du conseil régional, Valérie Pécresse, dans un premier bilan partagé vendredi 9 août. Depuis le lancement de l’événement, 500 000 passagers supplémentaires ont été transportés par la RATP ou la SNCF (comparé au trafic en juillet 2023). Ils sont venus s’ajouter aux 3,5 millions de voyageurs habituels en cette période estivale.
Le sourire du président de la RATP, Jean Castex, ou du PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, découle d’un objectif tenu sur la ponctualité : 94,5 % des trains et 96,5 % des métros ont été à l’heure. Si l’on excepte les sabotages ayant paralysé de nombreux trains le jour de la cérémonie d’ouverture, vendredi 26 juillet, à ce jour, aucun incident majeur n’a été relevé. La spécificité des JO tient à ce que certaines gares comme celle de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à proximité du Stade de France, ou des stations telles Porte d’Auteuil, près du stade Roland-Garros, ont dû accueillir jusqu’à 10 fois plus de voyageurs qu’habituellement. Histoire d’éviter les blocages de lignes du fait de colis suspects, la RATP a mis en place des brigades mobiles cynophiles qui effectuent une «levée de doute» en une dizaine de minutes.
Capteurs de voyageurs
Sur une ligne de métro très fréquentée, comme la 14 ou encore sur le réseau B du RER, des capteurs ont permis de mesurer le nombre de voyageurs dans chaque voiture afin de mesurer la saturation. «Quand Armand Duplantis a battu son record [du monde] de saut à la perche, les spectateurs sont partis plus tard du Stade de France, il a fallu réagir en conséquence», raconte Jean-Pierre Farandou.
Du coté de la porte de la Villette, dans le XIXe arrondissement de Paris, le Club France, où les athlètes nationaux font un passage obligé après une médaille, a connu une fréquentation plus élevée que prévu. La ligne 7 du métro a dû être renforcée. La société Keolis, dont les navettes assurent le transport des passagers à mobilité réduite, a enregistré plus de 7 000 réservations de trajets. Quant à l’application Transports publics Paris 2024, elle a été téléchargée un million de fois.
«La région ne devrait pas se retrouver avec une dette JO»
Au rayon des (rares) insatisfactions, celle de Jean Castex qui a peu goûté l’article de Libération décrivant les conditions de travail difficiles et les contrats précaires des gilets violets, chargés de l’accueil des passagers du métro : «Je n’ai pas eu de retour négatif. Les prestataires qui recrutent ces salariés doivent respecter le Code du travail», a-t-il commenté, légèrement agacé.
Une fois les Jeux olympiques et paralympiques achevés, que restera-t-il de l’organisation hors normes des transports franciliens ? 200 policiers qui y ont été spécialement affectés vont être pérennisés dans cette fonction. La gare de Saint Denis-Pleyel est appelée à devenir un nouveau hub de transport dans le nord de l’Ile-de-France à l’image de la station Châtelet-les-Halles où RER et métro s’interconnectent. Reste que si certaines améliorations vont perdurer, les rames bondées seront de nouveau courantes à la rentrée car les métros et RER roulent actuellement à une fréquence au moins aussi haute qu’en hiver, mais avec près d’un million de voyageurs en moins sur le réseau.
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Les deux événements resteront aussi un pari financier réussi pour la région. L’augmentation du prix du ticket de métro à 4 euros et le pass journalier à 16 euros a été actée pour financer les 250 millions d’euros d’investissement liés au JO. Valérie Pécresse estime que les recettes sont pour l’heure au rendez et en conclut : «La région ne devrait pas se retrouver avec une dette JO, sinon le surcoût sur le pass Navigo aurait pu atteindre 8 euros par mois durant un an.» A partir du 9 septembre, les tarifs habituels du métro parisien reprendront leurs droits.