Ce mardi 3 juin à 8 heures, une dizaine de téléconseillères du 3975, le centre d’appels de la Ville de Paris, sont réunies sur un trottoir qui borde l’hôtel de ville de la capitale. Aucune n’a franchi la porte pour aller travailler. Lundi déjà, elles étaient en grève, pour dénoncer la charge de travail qui leur est imposée au sein de ce service public qui a reçu plus d’un million d’appels en 2024, selon la mairie. «On se sent vraiment abandonnées, il n’y a aucune reconnaissance des pénibilités», déplore Sophie (1), agente de poste. Composé majoritairement de femmes, le service, qui reçoit les appels de tous les Parisiens qui s’interrogent sur les politiques mises en place par la commune ou parfois leur mairie d’arrondissement, est à bout de souffle. Sur les 90 personnes qui y travaillent, 33 sont en situation de handicap, 11 à temps partiel et 6 en arrêt maladie de longue durée. Résultats : pour celles qui sont à leur poste, les appels s’enchaînent. «En moyenne, je fais à peu près 80 appels par jour. Et je prends des pauses ! Si vous n’en prenez pas, vous pouvez monter à 100», poursuit Corinne (1), les yeux cernés.
Arrivée dans le service en 2007, la quinquagénaire se souvient : «Au début, nous n’avions que des appels paris.fr. Puis, au fur et à mesure, ils nous ont mis les 20 m