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Addition salée

Pâtes, viande, farine… Au 1er janvier 2024, les tickets-restaurant réduisent la liste des courses

Dans moins de deux mois, il ne sera plus possible de payer des produits non consommables à l’aide de ses tickets-restaurant. Le plafond de 25 euros, lui, devrait être maintenu.
Seuls les articles directement consommables pourront être achetés avec les tickets-resto. (Serge Tenani /Hans Lucas.AFP)
publié le 13 novembre 2023 à 18h34

S’il faut cuisiner, pas le droit au ticket. Et la date butoir approche : à partir du 1er janvier 2024, les tickets-restaurant ne permettront plus d’acheter des produits non consommables en supermarché. Autrement dit pâtes, viandes et poissons frais, œufs, farine, riz… Toutes ces denrées nécessitant une préparation pour être mangées ne pourront plus être payées grâce à ces titres. De même pour les produits non alimentaires.

La liste complète des produits concernés est à retrouver sur le site de la Commission nationale des titres-restaurant (CNTR). Les articles directement consommables, eux, seront en revanche toujours bien autorisés à l’achat. Des produits souvent plus chers, et parfois de moindre qualité.

L’annonce peut ravir les restaurateurs comme faire grincer des dents les consommateurs. Toujours est-il qu’il s’agit là d’un retour à la normale. La possibilité de payer ce genre d’aliment en utilisant les tickets-restaurants était en effet une dérogation entrée en vigueur en octobre 2022, afin d’améliorer le pouvoir d’achat des Français dans un contexte d’inflation galopante.

«Rien n’est arbitré»

Contacté par le Parisien, le ministère des Petites et Moyennes Entreprises (PME) estime de son côté que «si rien ne change, cette dérogation expirera au 31 décembre». Toutefois, «rien n’est arbitré» en l’état concernant un éventuel maintien de la mesure. La flambée des prix, en particulier des produits alimentaires, est loin d’être derrière nous.

Autre changement mis en place fin 2022 qui, lui, demeurera : le plafond fixé à 25 euros par jour. Autrefois établi à 19 euros, ce dernier avait été rehaussé «pour favoriser l’emploi», défendait le décret de l’époque paru au Journal officiel. Quelque 700 000 titres déjeuner étaient utilisés à l’époque par 4 millions de salariés dans 200 000 restaurants ou boulangeries agréés, ce qui représentait 6 milliards d’euros par an.

Quatre grands acteurs se partagent le marché : Edenred (Ticket Restaurant), Groupe Up (Chèque Déjeuner), Sodexo (Pass Restaurant, anciennement Chèque Restaurant) et Natixis (Apetiz, anciennement Chèque de Table). Ils sont depuis rejoints par des jeunes entreprises proposant des services de cartes à puce ou d’applications sur smartphone, comme Swile.

Ultime changement à venir pour ces tickets-restaurant : le passage au 100 % dématérialisé. Mais pas avant 2026. La promesse a été faite en octobre cette année par la ministre du Commerce Olivia Grégoire. «Je lance la dématérialisation des tickets-restaurants […] pour qu’avant 2026, on puisse être tout dématérialisé», a-t-elle annoncé sur France Info. «On accompagnera les salariés pour qu’ils puissent en disposer» ainsi que «les entreprises qui sont encore au papier», a-t-elle promis. A l’heure actuelle, environ 40 % des titres-restaurant sont encore émis au format papier.