Cela faisait près de six ans qu’il n’avait pas pris la parole pour commenter les résultats financiers du groupe Altice, maison mère de SFR et BFM TV. Mais face au séisme qui ébranle son empire des télécoms – avec l’arrestation, mi-juillet, de son bras droit Armando Pereira dans un scandale de corruption affectant la branche portugaise d’Altice – Patrick Drahi (ex-propriétaire de Libération) a tenté ce lundi 7 août de limiter les dégâts en se présentant en victime d’une machination interne, à l’occasion de la présentation des résultats du deuxième trimestre d’Altice International. Il faut dire que l’affaire pourrait bien faire perdre la confiance des marchés à un groupe déjà très lourdement endetté, à hauteur de 60 milliards d’euros (en comptant la dette de la branche américaine, propriété de Patrick Drahi à hauteur de 18 %).
Exercice contrit de communication de crise pour l’ordinairement très volubile Drahi : lisant une déclaration préalablement écrite, dans un anglais à fort accent français, il s’est ainsi déclaré «trahi et trompé par un petit groupe d’individus» si «ces allégations sont vraies». Tout en prenant celles-ci «très au sérieux», évoquant «un choc et une grande déception» à la découverte de cette affaire. La quinzaine de dirigeants